Point 4 (suite 14)

Chapitre 18 – Les cinq voies spirituelles

Plan Résumé
(stance 23)
Les voies 1) des développements, 2) de l’union,
3) De la vision, 4) de l’habituation,
Et 5) celle de l’ultime destination
Ces cinq résument parfaitement les voies.

SI NOUS CONSIDERONS ces cinq voies spirituelles telles qu’elles sont présentées dans Le Flambeau de la Voie de l’Éveil, l’enseignement de base est d’avoir médité les enseignements destinées aux personnes de motivation moindre et moyenne. Viennent ensuite le développement des deux aspects de l’esprit d’éveil : aspiration et application, puis les efforts à accomplir les deux développements. Ces enseignements sont très bien exposés en tant que voie du développement.

Les enseignements « à partir de l’obtention des signes de chaleur et autres » correspondent à la voie de la jonction et ceux présentant « l’obtention de la très joyeuse et les autres » sont l’exposé comme des voies de la vision, de l’intégration et l’ultime voie.

I – La voie du développement (de vertus ou de gnose)

La voie des développements consiste en tous les efforts vertueux de quelqu’un nanti du potentiel spirituel, depuis le moment où il développe l’esprit d’éveil et considère les instructions orales d’un maître, jusqu’à ce que la connaissance primordiale de la chaleur naisse en lui.

Cette période a quatre divisions suivant ce qui advient par la compréhension, par l’aspiration, par les souhaits supérieurs et par l’acquisition.

Pourquoi ces phases sont-elles appelées « voie des développements » ?
Elles sont ainsi nommées car c’est durant celle-ci que nous développons les bienfaits nous permettant de devenir un réceptacle propice à la naissance de la réalisation : signes de chaleur est les autres. Ces sources de vertus sont dites « concordantes à la libération ».

Durant cette période, du point de vue des qualités de l’éveil, nous méditons sur trois fois quatre, ce qui fait douze de ces qualités qui sont :

– Les quatre présences complètes.
– Les quatre abandons complets.
– les quatre bases de transformation.

Les quatre présences complètes sont :

1) l’attention au corps,
2) l’attention aux sensations,
3) l’attention à l’esprit,
4) l’attention aux choses.

Elles constituent le degré inférieur de la voie des développements.

Les quatre abandons complets consistent à :

1) abandonner les actions négatives et non vertueuses que nous avons engendrées,
2) ne pas développer celles que nous n’avons pas engendrées,
3) développer les actions vertueuses antidotes non engendrées,
4) faire s’accroître celles déjà développées.

Ces abandons constituent le degré intermédiaire de la voie des développements.

Les quatre bases de transformation sont :

1) l’absorption de l’aspiration,
2) l’absorption de l’énergie,
3) l’absorption de l’esprit et
4) l’absorption de l’investigation.

Elles constituent le degré supérieur de la voie des développements.

II – La voie de l’union

Après être arrivé à la parfaite limite de la voie de des développements naissent « les quatre branches de la discrimination indubitable » – la chaleur, l’acuité, l’endurance et la suprême vérité mondaine – qui correspondent à différents niveaux de compréhension des quatre nobles réalités.

Pourquoi ces différentes phases sont-elle appelées voie de l’union ?

Elles sont ainsi nommées suivant des niveaux d’union à la réalisation véritable de la réalité.
Durant les phases de chaleur et d’acuité, sont cinq capacités, celles de la confiance, de l’énergie, de l’attention, de l’absorption et de la compréhension supérieure.

Durant les phases d’endurance et de suprême vérité mondaine, son cinq forces : confiance, énergie, attention, absorption et compréhension supérieure, celles de la confiance, de l’énergie, de l’attention, de l’absorption et de la compréhension supérieure.

III – La voie de la vision

Tout de suite après la suprême vérité mondaine, la paix de l’esprit dotée de la vision profonde correspondante sont tournées vers les quatre nobles réalités.

Elles ont la nature de seize instants d’acceptation et de connaissance, chacune de celles-ci se divisant par quatre :

1) l’acceptation patiente de la connaissance objective de la souffrance,
3) la connaissance objective de la souffrance,
3) l’acceptation patiente de la connaissance qui comprend directement la souffrance,
4) la connaissance qui comprend directement la souffrance et les autres…

Pourquoi ces différentes phases sont-elles appelées voie de la vision ?

Elles sont ainsi nommées car nous y voyons les nobles réalités alors qu’auparavant elles n’étaient pas vues.
Durant cette période, il y a sept facteurs d’éveil : l’attention parfaite, le parfait discernement des phénomènes, l’énergie parfaite, la joie parfaite, l’extrême pureté parfaite, l’absorption parfaite et l’équanimité parfaite.

IV – La voie de l’intégration

La voie de l’habituation commence tout de suite après la voie de la vision et comprend deux chemins :

1) un chemin mondain et
2) un chemin au-delà du monde.

1) Le chemin mondain consiste :

– en les états de stabilité mentale mondains  du premier, deuxième, troisième et quatrième degré,
– et en les domaines de l’espace illimité, de la conscience illimitée, du rien, et de la non-perception ni non-perception .

Pratiquer ces états d’absorption a trois utilités : la réduction des émotions conflictuelles que la méditation fait abandonner, l’accomplissement de qualités particulières telles que les quatre incommensurables et les autres, et la fondation du chemin au-delà du monde.

2) Le chemin supra-mondain correspond à la paix de l’esprit et à la vision profonde en référence aux deux types d’expérience première, avec les qualités qui leur sont associées .

Dans la voie de la vision, chacune des quatre nobles réalités avait été divisée en quatre, suivant des phases d’acceptation et de connaissance ; cela faisait seize divisions.

Les huit acceptations sont vues lors de la voie de la vision et y correspondent.

Les huit connaissances correspondent, sur la voie de l’intégration, aux quatre degrés de stabilité mentale et aux trois absorptions des domaines informels, intégration de la paix de l’esprit et la vision profonde.

En particulier, l’intégration de la réalisation de la nature de la réalité est du côté de l’expérience des phénomènes, alors que l’intégration de la réalisation de l’expérience première relève de la réalisation subséquente.

Le domaine où il n’y a ni perception ni non-perception est mondain car des mouvements des perceptions y demeurent, complètement imperceptibles.

Pourquoi ces phases sont-elles appelées voie de l’intégration ?

Elles sont ainsi nommées puisque nous nous habituons à intégrer l’ainsité expérimentée dans la voie de la vision.

Cette période est nantie de l’octuple sentier supérieur : vue juste, conception juste, action juste, moyen d’existence juste, effort juste, attention juste, et absorption juste.

V – La voie ultime

Elle prend naissance après l’absorption semblable au vajra, et a pour nature l’expérience de l’épuisement des naissances et celle de l’épuisement de toutes les apparitions.

Le samadhi semblable au vajra est, au terme de la voie de l’intégration, la phase du chemin où nous abandonnons ; il comprend un chemin de jonction et un chemin sans obstacles. Cet état d’absorption est sans obstacles, solide, stable, d’une saveur unique, et englobant ; c’est pourquoi il est appelé « semblable au vajra ». Il est sans interruption car les agents, activités mondaines, n’arrivent pas à l’atteindre. Il est solide car aucun voile ne le détruit. Il est stable car aucune pensée ne le meut. Il est englobant car se repère à l’ainsité généralisée de tous les connaissables.

Voir, au terme de cette absorption, l’épuisement de ce qui est né, se réfère à l’expérience première lié à la contemplation des qualités, laquelle apparait lorsque les causes de souffrances ont disparu.
Voir la non apparition se réfère à l’expérience première liée à la contemplation des quatre réalité, laquelle apparait lorsque les souffrances comme résultat ont disparu.

Les expériences de l’épuisement et de la non-production sont ainsi des expériences premières qui se réfèrent à l’épuisement des causes et à la non-production des résultats.

Pourquoi ces phases sont elles appelées « voie ultime » ?

Elles sont ainsi nommées car elles sont l’instruction ultime et nous mènent à la citadelle de l’au-delà des souffrances.

Durant cette période, il y a dix qualités de la non-étude : depuis la vue juste de la non-étude jusqu’à l’absorption de la non-étude, la complète libération de la non-étude et la connaissance juste de la non-étude. Ces dix qualités, du point de vue des cinq groupes non souillés sont :

– Le groupe de la discipline : la parole juste de la non-étude, l’action juste et les moyens d’existence justes.

– Le groupe de l’absorption : l’attention juste et l’état d’absorption juste.

– Le groupe de la compréhension supérieure : la vue, la conception et l’effort justes.

– Le groupe de la complète libération : la libération juste.

– Le groupe de la vision de l’expérience première libératrice : la connaissance juste.

Ainsi s’achève la section consacrée aux cinq voies spirituelles
dix-huitième Chapitre du Joyau Magique,
L’Ornement de la Précieuse Libération.

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