1. La vacuité སྟོང་པ་ཉིད་

    1. Les deux grands types de vacuité

      1. རྟེན་ཅིང་འབྲེལ་འབྱུང་ l’émergence en interdépendance

Les phénomènes que l’on expérimente émergent, se manifestent, (« émergent » est un terme contemporain pertinent), dans le jeu d’évènements de facteurs interdépendants, qui les font apparaître).

Le phénomène a une réalité relative et conventionnelle. Il existe en tant que ce comme quoi on le perçoit, le conçoit. Le phénomène n’a pas de réalité réelle en soi, c’est sa vacuité. Il est le jeu d’éléments interdépendants, vides de soi, vides de la réalité que l’on perçoit en lui comme quelque chose qui serait permanent, autonome et indépendant.

En bref, l’interdépendance réfute l’indépendance. C’est très important car il n’y a rien d’indépendant qui ait une existence en soi, de soi, par soi. C’est pourquoi tout est vacuité.

      1. རང་བཞིན་གྱིས་སྟོང་པ་ le vide de soi

« Tout est interdépendant et c’est pourquoi tout est vide » est une parole célèbre de Nagarjuna : « Il n’est de phénomènes qui ne soient interdépendants, c’est pourquoi il n’est de phénomènes qui ne soient vides », ou autrement dit, tout phénomène est interdépendant c’est-à-dire que tout phénomène est vide.

Ici vide est vide de soi རང་སྟོང་, vide de sa nature propre རང་བཞིན་གྱིས་སྟོང་པ་, de ce comme quoi on a tendance à le percevoir.

      1. གཞན་སྟོང le vide d’autre

Une définition du vide d’autre (གཞན་སྟོང་) ཡོངས་གྲུབ་གཞན་གྱིས་སྟོང་

L’« autre » གཞན་, c’est l’altérité et cette altérité est གཉིས་འཛིན་, la saisie duelle que l’on a déjà vue comme ནང་འཛིན་པའི་སེམས་ et ཕྱིར་གཟུང་བའི་ཡུལ་.

Il est intéressant et très important de comprendre que la perfection vide d’autre, c’est en français une définition de l’absolu.

L’absolu, terme philosophique se définit comme ce qui est sans autre, ce qui ne dépend pas de quelque chose qui lui est autre. L’absolu sans autre est l’absolu sans dualité, l’absolu non dualité.

Cet « absolu non dualité » c’est la claire lumière, l’état d’éveil, c’est aussi la nature de la déité.

Cette notion de གཞན་སྟོང་ est importante dans le Vajrayana, le Mahamudra, et le Dzogchen pour exprimer avec justesse la plénitude de la vacuité, la vacuité qualifiée, la vacuité pleine de qualités, la vacuité de la perfection absolue.

Remarque : རྟེན་འབྲེལ་ est un terme polysémique qui signifie aussi coïncidence et signe. Quand on dit : « C’est un bon རྟེན་འབྲེལ་ » cela veut dire c’est un bon signe, c’est une bonne coïncidence. Le mot coïncidence, – c’est là une digression -, est intéressant si on l’entend littéralement Une coïncidence est une incidence commune, une sorte de concordance de phase. Il y a l’idée d’un rythme des cycles temporels qui rythment la réalité cyclique du temps. C’est comme une sorte d’harmonie des cycles avec des concordances de phases qui sont les coïncidences et des signes en ce sens positifs. C’est la base de tout ce qui est divinatoire au sens profond, l’intelligence des coïncidences.

 

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