L’alchimie des émotions : Introduction

Kyabdjé Kalou Rinpoché

  1. L’alchimie des émotions : Introduction
    1. Le remède aux émotions
    2. Le dharma sans souffrance ?
    3. le samsara est souffrance
    4. Échapper à cette souffrance
    5. Rejeter, transformer ou se libérer des dispositions négatives
    6. Trois véhicules
      1. Le Petit Véhicule
      2. Le Grand Véhicule

A la fin d’une vie de pratiques méditatives, consacrée au bien de tous les êtres, Kyabdjé Kalou Rinpoché, à la demande d’occidentaux et d’orientaux, fonda une centaine de centres du dharma en Occident. C’est en grande partie grâce à son inépuisable activité que la sagesse du bouddhisme tibétain s’est développée dans nos pays. Il fut, pour les bouddhistes de toutes les écoles, un exemple vivant de l’état d’éveil, et il eut, parmi ses disciples, les plus éminents représentants aussi bien de la tradition kagyu que d’autres lignées.

Le remède aux émotions

Nous tous qui n’avons pas atteint l’éveil, éprouvons une quantité incroyable d’émotions perturbatrices. Les écritures traditionnelles parlent de quatre-vingt quatre mille enseignements donnés par le bouddha, qui sont des remèdes à ces émotions.

Le dharma sans souffrance ?

Quand le Bouddha a commencé à enseigner, il a déclaré que le cycle des existences était un océan de souffrances ; il a continuellement parlé de la souffrance. Aujourd’hui, en Occident, bien des gens s’intéressent au dharma, mais ils n’aiment pas entendre parler de la souffrance.

le samsara est souffrance

Pourquoi le Bouddha a-t-il tant insisté sur la souffrance ?

C’est parce que les êtres souffrent, mais ne font pas assez attention à cette souffrance. Si l’on ne prend pas conscience que le samsara est fondamentalement souffrance, on ne désire pas s’en libérer. C’est donc pour les pousser à sortir du samsara que le bouddha a tant insisté sur la prédominance de la souffrance en celui-ci.

Échapper à cette souffrance

En soulignant la souffrance des six classes d’êtres, le Bouddha n’avait pas une vue pessimiste sur les choses et ne voulait pas nous dire : « De toutes façons, vous êtes condamnés à cette souffrance », mais bien : « Si vous faites ce qu’il faut, vous pouvez très bien échapper à cette souffrance, soit temporairement en renaissant dans les mondes supérieurs, des hommes ou des dieux, soit définitivement en atteignant les terres de bodhisattvas ou en atteignant l’état de bouddha ».

Rejeter, transformer ou se libérer des dispositions négatives

D’où viennent les souffrances ?

En réalité, elles viennent des dispositions négatives de notre esprit, qui sont principalement le désir, l’aversion, l’opacité d’esprit, la jalousie, l’orgueil et la cupidité. Puisque toutes les souffrances ont des racines dans ces dispositions négatives de notre esprit, le Bouddha a donné des enseignements qui permettent ou bien de rejeter les dispositions négatives, ou bien de les transformer, ou bien encore de s’en libérer par une simple reconnaissance dès qu’elles apparaissent dans notre esprit. Telle est l’essence de ce que l’on appelle les quatre-vingt quatre mille enseignements du Bouddha.

• Le rejet des émotions perturbatrices est principalement l’enseignement du hinayana.

• Leur transformation : faire de quelque chose de négatif quelque chose de positif, est principalement l’enseignement du grand véhicule, le mahayana.

• La possibilité de se libérer des émotions par une simple reconnaissance est principalement l’enseignement du vajrayana.

Trois véhicules

Le Bouddha a enseigné les différentes techniques dans les trois véhicules, progressivement et en correspondance avec les diverses capacités des êtres.

Le Petit Véhicule

Les personnes qui sont dans la catégorie du petit véhicule sont, par exemple, celles qui s’effraient si on leur expose le sens profond de la vacuité ou la compassion totale pour tous les êtres ; elles ont tendance à ne pas vouloir entendre cela. Si on leur explique le vajrayana et toutes ses techniques, elles disent : « Non, ce n’est certainement pas le Bouddha qui a dit cela, ce sont des histoires, je ne veux pas entendre parler de cela ».

Les enseignements du petit véhicule sont encore vivants de nos jours, principalement à Ceylan et aussi dans d’autres pays d’Asie du sud-est.

Le Grand Véhicule

Les enseignements du grand véhicule restent très vivants dans des pays comme le Japon, la Thaïlande et d’autres pays.

Au Tibet, le dharma a été introduit par les rois du dharma et grâce aussi aux érudits et aux traducteurs. Le Tibet était peuplé d’êtres aux différentes capacités : il y avait des êtres aux capacités inférieures, moyennes et supérieures, et c’est pour cela que la totalité des enseignements du bouddha a pénétré au Tibet.

Le mieux est de pouvoir pratiquer conjointement ces trois véhicules.

 

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