Le maître vajra

Chögyam Trungpa Rinpotché

Nombreux sont ceux qui ont eu vent de faits et chiffres fascinants au sujet du tantra et d’histoires excitantes à propos de la « voie soudaine ». Le tantra peut sembler très séduisant et très attirant, surtout lorsqu’il a l’air de coïncider avec les notions modernes d’efficacité et d’automatisation. La plupart des gens à qui l’on demande s’ils préfèrent monter un escalier ou prendre l’ascenseur, s’ils n’ont pas l’habitude de travailler dur, vous diront qu’ils choisissent l’ascenseur. Cette attitude pose cependant un problème à celui qui veut pratiquer le tantra. Si l’élève croit que le tantrisme est une voie rapide, il pense qu’il obtiendra alors des résultats instantanément. Pas question de perdre du temps. Il en veut pour son argent, comme on dit, et vite devenir bouddha. Il s’impatiente et, par surcroît, se dégonfle. Il ne veut pas faire face à la douleur ou à des problèmes parce qu’alors adieu les résultats automatiques. Avec une pareille attitude, l’élève est très peu disposé à se montrer tel qu’il est et à accepter l’état de panique du tantrika.

Le tantrika doit vivre dans un état de panique continu. Il s’agit d’une panique électrique qui doit être considérée comme valable. Elle sert à deux fins : abolir le sentiment de suffisance et de fatuité et aviver considérablement la clarté. Padma Karpo et d’autres grands maîtres tantriques ont dit qu’étudier le tantrisme c’est comme chevaucher une lame de rasoir. Faut-il glisser sur la lame ou essayer simplement d’y rester fermement assis ? Si l’on sait comment glisser sur une lame de rasoir, il est bien possible qu’on s’exécute avec l’aisance de l’enfant qui descend à cheval sur une rampe d’escalier, mais si la nature de la lame ne nous est pas familière et si nous voulons simplement faire le fier, nous risquons de nous retrouver tranché en deux. Il est donc préférable que l’élève reçoive le plus d’avertissements possible sur le tantra. Si le maître tantrique ne fait pas suffisamment de mises en garde, l’élève ne peut comprendre le tantrisme parce qu’il ne monte pas sur le fil de la lame.

La panique est à l’origine de l’ouverture et des interrogations. C’est là que le cœur et le terrain s’ouvrent. Une panique soudaine provoque une forte impression d’air frais et c’est précisément cette qualité d’ouverture que le tantrisme doit créer. Un bon élève tantrique s’ouvre de moment en moment. Il panique mille fois par jour, cent huit fois à l’heure. Il s’ouvre constamment et panique sans arrêt. Cette panique continue montre le sérieux de la voie tantrique ; une voie terriblement puissante et exigeante sur laquelle il vaut peut-être mieux ne pas s’engager. Mais si l’on doit la suivre, il faut y mettre du sérieux, beaucoup de sérieux.

Il se peut qu’en cours de route l’élève arrive à l’indestructibilité vajra et atteigne soudainement l’éveil. Mais il est tout aussi possible qu’il développe un moi indestructible et qu’il se carbonise, comme un bifteck trop cuit. Il est possible qu’il devienne un petit morceau de charbon. Il y a donc deux possibilités : découvrir sa nature vajra innée ou se transformer en morceau de charbon.

La tête du maître est aussi mise à prix. Les maîtres et instructeurs tantriques qui transmettent les enseignements au mauvais moment, ne disent pas ce qu’il faut, ou sont incapables de faire l’expérience juste de ce qui se produit, risquent la condamnation. Ils peuvent aussi se voir réduits en morceaux de charbon. De pareilles erreurs d’enseignement se nomment infractions de sang drok (gsangs-grogs), ce qui signifie livrer le secret en temps inopportun. Une sorte de système de sécurité a donc été mis au point dans le monde du vajrayana.

Si les maîtres ont le sentiment qu’ils peuvent outrepasser leurs pouvoirs, comme on dit, franchir les frontières, ou s’ils pensent qu’il ne leur est plus nécessaire de pratiquer, ils peuvent être châtiés comme leurs élèves. C’est à cause de ce système que la lignée des grands maîtres tantriques a été ininterrompue jusqu’aujourd’hui. Tout le monde a paniqué dans la lignée tantrique : les maîtres et les élèves. C’est à cause de cette situation salutaire de panique que la lignée s’est développée magnifiquement, sans secousse et sainement. Personne n’a fait d’erreurs. Quiconque commettait une erreur disparaissait et se réduisait en charbon. Ceux qui sont restés, maîtres et élèves, sont ceux qui ont cultivé la nature vajra. C’est à cause de cela qu’ils ont survécu.

On peut se demander pourquoi le vajrayana est tenu secret. Quel est donc ce fameux secret tantrique ? Il n’est pas très exotique. Il n’a rien de spécial. Il renvoie simplement à ce que l’on découvre dès qu’on commence à jouer avec le cosmos, avec l’énergie de l’univers. L’enfant sait qu’il recevra une décharge s’il saisit un fil électrique nu ; c’est quelque chose qu’il apprend en jouant avec le monde. Lorsqu’on va trop vite en voiture on risque d’avoir un accident. On sait au moins cela. Il s’agit ici de l’équivalent spirituel de cette connaissance. Il est cent fois pire ou cent fois plus puissant, comme on voudra. On fait allusion ici à l’énergie présente dans le monde. On a d’abord un aperçu de cette énergie, on est complètement fasciné et puis on se met à jouer avec elle. On s’attire des ennuis. C’est ce que nous dirait toute personne douée d’intelligence.

Cet avertissement a été donné des centaines de fois : « Ne vous engagez pas dans le tantra à la légère. Commencez avec le hinayana, passez au mahayana et ensuite vous pourrez pratiquer le tantrisme. Si vous avez fait vos classes et terminé la formation de base, vous pouvez alors devenir tantrika. Mais, même là, il y a encore du danger ». Cela a été répété des centaines et des centaines de fois. Tous les livres, commentaires et textes relatifs au tantra, depuis le début du cosmos, font cette mise en garde : « Soyez prudents, pensez-y à deux fois ; soyez respectueux ; ne vous engagez pas trop vite, soyez prudents. » Et pourtant, aussi étrange que cela puisse paraître, plus on tente de prévenir l’élève, plus on suscite son intérêt.

L’énergie et la puissance du monde tantrique ne sont pas différentes de celles qu’on retrouve dans le monde ordinaire. On ne se réveille pas subitement en plein royaume magique. C’est qu’à force de cultiver une certaine sensibilité on s’ouvre à un état d’être différent. Ceux qui ont pris des drogues hallucinogènes prétendent souvent avoir traversé des expériences tantriques. Il arrive aussi que certaines personnes ayant vécu de profondes dépressions ou de grands bouleversements psychologiques pensent avoir vu le monde tantrique. Il est permis de douter de ces affirmations.

Lorsqu’on parle du monde tantrique, on fait allusion à ce monde visuel, auditif ou des sens, que l’on n’a ni regardé ni exploré correctement. Personne ne s’est donné la peine d’en faire véritablement l’expérience. On le tient tout bonnement pour acquis. Peut-être le monde nous intéressait-il lorsque nous étions enfant, mais nos parents nous ont appris comment nous y prendre. Ils avaient déjà mis au point un système pour vivre dans le monde et s’en protéger à la fois. A mesure que nous avons accepté le système, nous avons perdu contact avec le monde. Nous avons perdu, il y a bien longtemps, la fraîcheur et la curiosité propres à l’enfance. Et maintenant, même si le monde est rempli d’une foule de choses, nous nous rendons compte que notre façon d’entrer en communication avec lui est quelque peu figée. La vue, l’ouïe, tous nos sens sont engourdis. Un peu comme si nous avions été drogué. La réalité du monde — l’éclat du rouge, la lumière du turquoise, la majesté du jaune et la force superbe du vert — n’a pas été vue comme il faut. On a été endoctriné ou l’on s’est endoctriné soi-même. Un engourdissement en résulte et, par conséquent, on ne perçoit pas le monde correctement.

Le tantrisme a pour objet de nous remettre en contact avec le monde. Une fois qu’on a calmé son esprit, grâce à la pratique de la méditation, on peut commencer à voir le monde sous un jour nouveau. On redécouvre l’univers autour de soi, et l’on commence à se rendre compte qu’il est fabuleux, sensationnel. Toutes sortes de phénomènes passionnants se produisent. Même ceux qui travaillent de neuf à dix-sept heures peuvent en arriver à trouver que leur vie quotidienne est fantastique. Chaque jour est différent. Ce n’est plus toujours la même rengaine.

Entrer en rapport avec le monde, par la méthode tantrique, c’est aiguiser ses facultés et s’ouvrir de nouveau pour percevoir le cosmos correctement et à fond. Le monde nous intéresse au plus haut point et nous fascine. En voiture, voir un feu vert qui devient jaune, puis rouge, est un moment saisissant. Il y a un monde de messages et de symboles qui sont déjà là. Par exemple, nous portons tous des couleurs et des vêtements dont les styles nous sont propres. Certains portent des chemises, d’autres pas, mais tout le monde enfile une culotte. Nous avons tous une coupe de cheveux bien distincte. Certaines personnes portent des lunettes. Tout a du sens. C’est justement de cela qu’il s’agit : les choses ont du sens telles qu’elles sont. Inutile d’écrire pareille vérité dans les livres, puisqu’elle existe d’elle même.

Tout cela peut sembler fantastique et extrêmement divertissant, mais il y a un piège. La magie est accompagnée d’une sorte d’électricité nue. Lorsque le monde nous fascine et que nous le percevons sans filtre ni écran, nous sommes en prise tellement directe avec lui que c’est comme si notre corps n’avait pas de peau. L’expérience devient tellement intime et personnelle qu’elle nous brûle ou nous congèle. Non seulement le monde s’ouvre-t-il à nous, mais nous y laissons notre peau du même coup. Il est possible que nous nous transformions en hyper sensible ou en paquet de nerfs et que nous nous mettions à paniquer davantage ; il se peut que nous réagissions encore plus intensément. Par exemple, si l’on est trop pris par la luminosité du rouge, on risque de s’empoisonner. Il est même possible qu’on se tue, qu’on se tranche la gorge.

Le monde est magique à un tel point qu’il nous transmet une décharge. Il ne s’agit pas de se caler dans son siège comme au cinéma et de se laisser divertir par le monde fabuleux qui défile sur l’écran. Ça ne marche pas comme ça. C’est plutôt un processus d’ouverture mutuelle entre le pratiquant et le monde. Le tantrisme est donc très dangereux. C’est électrique et aussi très nu. Impossible de porter une armure. On n’a pas le temps de se mettre à l’abri. Tout est trop immédiat. L’armure est percée à l’intérieur et à l’extérieur du même coup. Pareille nudité et pareille ouverture révèlent le cosmos sous un jour tout à fait nouveau. C’est peut-être fantastique, mais c’est aussi très dangereux.

A nous-même et au monde, vient s’ajouter un troisième élément : le maître qui s’adresse à nous et présente la possibilité d’un monde d’une telle vérité. L’hinayaniste voit le maître comme un sage qui donne constamment des instructions et fait fonction de guide précis. Le rapport entre le maître et l’élève est très simple, très net. Le pratiquant du mahayana considère le maître comme un kalyanamitra ou ami spirituel, qui travaille avec lui et le traite en ami. Le maître le dirige à travers les diverses étapes dangereuses et somptueuses de la voie ; il lui enseigne à quel moment il faut se détendre ou se donner du mal, et la discipline de l’aide à autrui. Dans le vajrayana, la relation entre le maître et l’élève est beaucoup plus vigoureuse et extrêmement significative. L’expérience est plus personnelle et plus magique ; ce n’est pas comme consulter un sage ni, d’ailleurs, un ami spirituel.

On appelle maître vajra celui qui enseigne le vajrayana. Il est électrique et nu. Il tient un sceptre à la main, le vajra, symbole de la foudre. Il a le pouvoir de diriger l’éclair de sa main. Au moyen du vajra, il est en mesure de transmettre cette électricité. Si le cosmos et l’élève ne sont pas liés comme il se doit, le maître vajra peut faire revivre le lien. En ce sens, le maître a beaucoup de pouvoir sur l’élève, mais pas suffisamment pour devenir un maniaque égocentrique. C’est au contraire un porte-parole qui lui présente à nouveau le monde : il le met à nouveau en contact avec le monde. Le maître vajra est comme un magicien en ce sens qu’il a accès au monde cosmique et qu’il est capable de travailler avec lui. Cela ne veut pas dire toutefois qu’il puisse, en un tour de main, transformer la terre en eau, ou le feu en eau. Il doit composer avec les fonctions réelles de l’univers. On peut dire que le cosmos renferme énormément de magie. Cette magie est déjà là parce que le maître vajra a un certain lien avec le monde et ce qui s’y produit. On peut dire, par voie de conséquence, qu’il est superviseur de magie plutôt que magicien.

A ce stade, entrer en rapport avec le maître vajra est quelque chose d’extrêmement puissant et d’un peu dangereux. Il est capable de transmettre l’énergie spirituelle vajra, mais il peut aussi détruire celui qui s’engage dans une direction complètement fausse. Le mot tantra signifie continuité, mais un des principes du tantrisme veut que la continuité n’ait lieu que lorsqu’il y a quelque chose d’authentique à poursuivre. Le maître vajra peut annuler la continuité de quelqu’un qui n’est pas authentique. En vajrayana, on ne considère donc pas le maître comme un sauveur ou une déité qui donne systématiquement tout ce qu’on veut.

Le maître vajra n’agit pas toujours avec tact ; il ne se contente pas toutefois de jouer des tours à l’élève chaque fois qu’il perçoit une faiblesse. Il se conduit conformément à la tradition et à la discipline : il touche, sent, regarde et écoute palpiter le cœur de l’élève. C’est un processus délibéré et très précis qu’il accomplit selon la tradition de la lignée. Ce processus — par lequel le maître vajra examine, écoute, sent ou touche — s’appelle abhisheka ou action de conférer les pouvoirs.

On met parfois le mot « initiation » pour traduire abhisheka, mais cela ne rend pas vraiment le sens exact. Comme on l’a mentionné antérieurement, le mot sanskrit abhisheka veut dire littéralement « onction », c’est-à-dire immersion de quelqu’un dans l’eau bénite qui a été sanctifiée par le maître et le mandala qui l’entoure. Ce n’est toutefois pas une initiation ou un rite de passage en vertu duquel on est accepté à titre de membre de la tribu à condition de réussir certaines épreuves. C’est tout à fait différent. En effet, le maître vajra nous confère un pouvoir et c’est notre propre capacité de même que celle du maître qui détermineront dans quelle mesure nous aurons obtenu ce pouvoir. C’est pourquoi « action de conférer les pouvoirs » est plus juste qu’ « initiation », parce que dans ce cas personne n’est initié aux rites d’une tribu. Il n’y a pas de cercle fermé ; on nous présente plutôt à l’univers. Nous ne pouvons pas avancer que l’univers est une grosse tribu ou un gigantesque moi ; l’univers est espace ouvert. Le maître nous confère donc les pouvoirs d’entrer en rapport avec notre univers agrandi. A ce moment-là, le maître fait fonction de paratonnerre. L’électricité qu’il transmet peut avoir l’effet d’une décharge ou nous anéantir, mais il est aussi possible qu’un tel conducteur électrique nous sauve la vie.

Le vajrayaniste doit obligatoirement avoir un maître et lui faire confiance. Le maître – le maître vajra – est le seul à incarner la transmission de l’énergie. Sans lui, impossible de faire correctement et entièrement l’expérience du monde. Il ne suffit pas de lire quelques ouvrages sur le tantra et d’essayer d’y comprendre quelque chose par soi-même. Pour une raison ou une autre ça ne peut pas marcher. Le tantra doit être transmis à l’élève en tant qu’expérience vivante. Le système tantrique, dont l’objet est de travailler avec le monde et l’énergie tantrique, doit être transmis directement de maître à élève. C’est de cette façon que les enseignements deviennent réels, évidents et précis.

Dans le bouddhisme tantrique, la relation directe entre maître et élève s’avère essentielle. Impossible de commencer même à pratiquer le tantrisme sans établir un certain lien avec le maître vajra, indestructible. Celui-ci ne peut être un quelconque personnage cosmique abstrait. Ce doit être quelqu’un qui a traversé lui-même tout le processus. Il doit avoir connu la panique de l’élève et celle du maître.

On peut dire que le maître vajra existe parce qu’il est libéré du karma et que grâce à sa compassion il a établi un lien relatif à son monde. Dans un sens, cependant, personne n’est complètement affranchi du karma, même pas les bouddhas illuminés. Les bouddhas ne se retirent pas de leur état d’éveil pour gagner un quelconque royaume paradisiaque. Ils se doivent d’aider les autres ; il leur faut travailler avec autrui. C’est leur karma et le nôtre.

Voilà une des différences intéressantes entre l’approche théiste et l’approche non théiste. Selon les tenants du théisme, lorsqu’on quitte ce monde, on va au ciel. Une fois là, on ne se mêle plus des choses du monde. Adieu les obligations, vive le bonheur éternel. Dans la tradition non théiste, par contre, même si on atteint l’état de libération ou d’ouverture, il reste des dettes à rembourser parce que nos frères et sœurs sont encore dans l’embarras. Il faut revenir. Impossible de traîner en plein nirvana.

Le maître vajra est donc un être humain, quelqu’un qui a une dette karmique à payer, aboutissement de sa compassion intense. Le soleil, la lune ou les étoiles ne peuvent faire connaître le dharma. Seul un être humain peut le transmettre correctement à un autre être. Il faut donc un maître vajra détenant un pouvoir considérable sur nous, le cosmos et lui-même. Il doit aussi avoir été prévenu que s’il utilise son énergie à mauvais escient, il sera tailladé et réduit en morceaux de charbon de bois.

Il est primordial d’avoir un maître vajra en chair et en os, quelqu’un qui fasse l’expérience personnelle de notre douleur et de notre plaisir. Il faut éprouver face à lui un sentiment de peur et de respect : celui de communiquer avec le tantra et d’y être relié directement. Etablir un tel lien sort de l’ordinaire. Il est extrêmement difficile de trouver une véritable situation tantrique et de rencontrer un authentique maître tantrique. C’est également très difficile de devenir un vrai tantrika. Très difficile de mettre la main sur de l’authentique.

Ce texte est le chapitre 6 de « Voyage sans but » (« Journey without a goal »). Nous remercions les Traductions Nalanda d’avoir autorisé la publication de ce chapitre dans Dharma, avant l’édition de la totalité de l’ouvrage.

© Chögyam Trungpa Rinpotché, 1981.

© Traduction française : Les Traductions Nalanda, 1991.

 

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