L’entrainement de l’esprit

Guéshé Tchékawa (1102-1176)

    1. Forme condensée de la pratique pour une vie entière *
      1. Ce qui est a faire durant cette vie
        1. L’abrégé des instructions particulières est : travailler avec les cinq forces.
          1. 1. Force de l’impulsion
          2. 2. Force de la familiarité
          3. 3. Force des graines blanches
          4. 4. Force du renoncement
          5. 5. Force des souhaits
      2. Ce qui doit être fait au moment de la mort
        1. Les instructions du mahayana pour le transfert sont les cinq forces.
          1. 1. La force des graines blanches
          2. 2. La force des souhaits
          3. 3. La force du renoncement
          4. 4. La force d’impulsion
          5. 5. La force de la familiarité
  1. Comment intégrer toutes nos pratiques quotidiennes *
    1. Application des cinq forces avant la mort
      1. 1. L’application de la force de l’intention à la mise à égalité de soi et d’autrui, avant la mort
      2. 2. L’application de la force de l’habitude à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort
      3. 3. L’application de la force de la semence blanche à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort
      4. 4. L’application de la force de la destruction à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort
      5. 5. L’application de la force de la prière votive à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort
    2. Conclusion
  2. L’enseignement pour la pratique durant une vie *
    1. Détermination
    2. L’habitude
    3. L’accumulation
    4. Les semences positives
    5. L’aspiration
    6. La force des semences blanches
      1. L’aspiration
      2. La détermination
      3. L’habitude

Un extrait du texte de L’entraînement de l’esprit en sept points, dont nous avons déjà parlé dans les n° 3 et 11 de Dharma, est ici commenté par Djamgœun Kontrul Lodreu Thayé (1818-1899), par Guéshé Kelsang Gyatso (érudit et enseignant de méditation, maître résident d’un centre d’études bouddhique situé à Cumbria, en Grande Bretagne), et par le Premier Dalaï-Lama (1393-1474).

Le passage choisi dit :

« Toute la pratique d’une vie est incluse dans Lodjong (Pendant la vie,) l’essence des instructions se résume à appliquer cinq forces. »

« Les instructions du mahâyâna pour la pratique au moment de la mort sont ces cinq forces. La position est importante. »

Forme condensée de la pratique pour une vie entière *

Commentaire de Djamgœun Kontrul Lodreu Thayé

La présentation d’une forme condensée de pratique pour une vie entière comprend deux subdivisions : ce qui est à faire durant cette vie, et ce qui doit être fait au moment de la mort.

Ce qui est a faire durant cette vie

L’abrégé des instructions particulières est : travailler avec les cinq forces.

Les cinq forces sont un résumé concis des points cruciaux de la pratique et regroupent en une seule phrase de nombreuses instructions profondes sur la mise en pratique de l’enseignement.

1. Force de l’impulsion

Donner une forte impulsion à l’attitude suivante : “A partir de cet instant jusqu’à la bouddhéité, particulièrement jusqu’à la mort, plus particulièrement encore cette année, ce mois-ci, et tout spécialement d’aujourd’hui à demain, je ne me séparerai jamais des deux sortes de bodhicitta”.

2. Force de la familiarité

Cultiver sans cesse les deux bodhicitta, ne jamais vous en séparer quelle que soit l’activité que vous entrepreniez, positive, négative, ou neutre. En résumé, culti ver la principale activité positive : bodhicitta.

3. Force des graines blanches

Concentrer continuellement les énergies du corps, de la parole et de l’esprit sur l’accomplissement d’actes positifs et ne jamais nous satisfaire de nos efforts à engendrer et développer bodhicitta.

4. Force du renoncement

Rejeter complètement la saisie de l’ego, en pensant, lorsque les conceptions égocentriques s’élèvent :

« Antérieurement, depuis des temps immémoriaux, toi ego, tu m’as fait errer dans le cycle des existences et expérimenter toutes sortes de souffrances. »
« De surcroît, toutes les misères et les actes nuisibles de cette existence ne viennent que de toi. »
« Ta compagnie ne m’est d’aucun agrément, aussi, dès aujourd’hui, dois-je faire tout mon possible pour te subjuguer et t’anéantir. »

5. Force des souhaits

Dédier toute notre activité positive au bien des autres en priant sincèrement après toute forme d’activité positive :

« Puissé-je moi-même obtenir le pouvoir de mener tous les êtres à la bouddhéité. »
« Plus particulièrement, à partir de cet instant même jusqu’à mon obtention de la bouddhéité, puissé-je ne pas oublier, même dans mes rêves, les deux aspects de la précieuse bodhicitta ! Puissent-ils s’accroître toujours ! Puissé-je détenir le pouvoir de faire des circonstances adverses les serviteurs de bodhicitta ! »

Ce qui doit être fait au moment de la mort

Les instructions du mahayana pour le transfert sont les cinq forces.

La position corporelle est très importante.

Lorsqu’un individu qui s’est appliqué à cet enseignement est sous le coup d‘une maladie fatale, il lui faut pratiquer les cinq forces :

1. La force des graines blanches

Donner toutes ses possessions sans un soupçon d’attachement, de saisie ou d’intérêt, en général à son lama et aux Trois joyaux, et en particulier là où l’on estime que cela sera le plus utile.

2. La force des souhaits

Faire de la bouddhéité le centre de ses aspirations par l’accomplissement de la prière aux sept branches si on le peut, sinon par la prière suivante :

« Par le pouvoir de quelque source de vertu que j’aie pu accumuler au cors des trois temps, puissé-je ne jamais oublier la précieuses bodhicitta mais m’appliquer à la développer au fil de toutes mes existences ! Puissé-je rencontrer le saint lama qui révèle cet enseignement ! Je prie que ces aspirations se réalisent par la grâce de mon lama et des Trois joyaux. »

3. La force du renoncement

Penser :

« La saisie de l’ego-bien-aimé est l’origine de la misère d’un nombre incalculable d’existences et maintenant j’expérimente la souffrance de la mort. D’un point de vue ultime, rien ne meurt puisque ni le soi ni l’esprit n’ont d’existence réelle. Je ferai ce que je peux pour te détruire, toi, saisie égocentrique, qui pense : “Je suis malade, je vais mourir !” »

4. La force d’impulsion

Penser :

« Je ne me séparerai jamais des deux aspects de bodhicitta, ni à la mort, ni dans l’état intermédiaire, ni au cours des existences future. »

5. La force de la familiarité

Maintenir l’esprit clairement fixé sur les deux bodhicitta. Le principal est de faire ce qui précède avec une grande concentration.

La position corporelle aussi est une aide importante. La personne doit s’asseoir en observant les sept points de la posture. Si elle ne le peut pas, elle doit s’allonger sur son côté droit, la joue droite dans la paume droite, obstruant la narine droite avec l’auriculaire. En respirant par la narine gauche, elle doit commencer par méditer sur l’amour et la compassion puis s’exercer à la prise en charge et à la distribution, conjointement avec l’expiration et l’inspiration. Puis, sans s’attacher à quoi que ce soit, elle doit s’établir dans la conscience que samsara et nirvana, naissance et mort, etc., ne sont que des apparences de l’esprit, et que l’esprit lui-même n’existe pas en tant que chose. Dans cet état, elle doit continuer à respirer autant qu’elle le peut.

(*) © Yiga Tcheu Dzinn, 1986. Extrait de L’alchimie de la souffrance. (voir p. 56)

Comment intégrer toutes nos pratiques quotidiennes *

Commentaire de Guéshé Kelsang Gyatso

Ces brèves instructions essentielles
Sont à appliquer avec les cinq forces.

Les cinq forces sont les suivantes : l’intention, l’habitude, la semence blanche, la destruction et la prière votive.

Ces vers du texte-racine signifient que nous devons intégrer les cinq forces dans toutes nos pratiques quotidiennes du dharma. Grâce à la nature exceptionnellement efficace de notre méthode, toutes nos pratiques porteront fruit. Les cinq forces sont à appliquer avant la mort et au moment de la mort.

(Nous n’avons reproduit ici que la première partie de ce chapitre, les instructions pour le moment de la mort étant plus spécifiquement pour les personnes ayant pratiqué durant leur vie.)

Application des cinq forces avant la mort

Il est nécessaire de cultiver les deux bodhicitta avec les cinq forces, en les appliquant à chaque pratique individuelle, telles la mise à égalité de soi et d’autrui et l’échange de soi contre autrui. En apprenant à appliquer les cinq forces à l’une quelconque de ces pratiques, nous deviendrons capables de les associer à toutes les autres.

La mise à égalité de soi et d’autrui peut servir d’exemple pour expliquer la façon d’appliquer ces cinq forces avant la mort.

1. L’application de la force de l’intention à la mise à égalité de soi et d’autrui, avant la mort

Dans ce contexte, la force de l’intention, ou motivation, est le fervent désir de pratiquer la mise à égalité de soi et d’autrui, avec la ferme résolution : “A partir de maintenant, je pratiquerai la mise à égalité de moi-même et d’autrui sincèrement et avec diligence”. Si nous avons cette puissante motivation, nous consacrerons des efforts vigoureux et réguliers à ce travail et, de la sorte, nous serons certains de réaliser cette mise à égalité. Avec effort, tout est possible, même ce qui semblait auparavant défier l’imagination. Comme l’effort dépend de la motivation, celle-ci est extrêmement importante.

Nous devons nous efforcer de n’oublier à aucun moment notre désir de mettre autrui à égalité avec nous-mêmes. Tous les jours, lorsque nous nous levons, nous devons prendre une résolution bien précise :

« Puisque j’ai décidé de pratiquer la mise à égalité de soi et d’autrui, je dois m’efforcer de garder cette décision présente à l’esprit pendant les prochaines vingt-quatre heures. »

De façon générale, tout ce que nous faisons dépend d’une décision de notre part. Si nous sommes bien décidés à nous éveiller tôt le matin, nous sommes capables de le faire. Par conséquent, avant de nous endormir, nous devons prendre la ferme résolution de pratiquer la mise à égalité de soi et d’autrui. De cette façon, notre esprit conservera cette intention même dans le sommeil. Si de nouveau, le matin, nous décidons nettement de nous consacrer à ceci, nous serons capables de le faire toute la journée. Telle est la façon d’appliquer la force de l’intention à la mise à égalité de soi et d’autrui.

2. L’application de la force de l’habitude à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort

Appliquer la force de l’habitude à la mise à égalité de soi et d’autrui signifie rendre cette technique familière à l’esprit. En premier lieu, nous cultivons l’intention, comme cela vient d’être expliqué, puis nous pratiquons la mise à égalité de soi et d’autrui pendant les périodes de méditation et entre deux, jusqu’à obtenir une expérience vraie et constante. Pour obtenir une réelle réalisation, nous devons nous rappeler et contempler à maintes reprises les méthodes qui permettent de développer le sens de l’égalité de soi et d’autrui, jusqu’à ce que nous les connaissions vraiment bien. C’est un peu comme lorsque l’on apprend à danser : pour commencer, nous avons de la peine à nous souvenir des pas et nous sommes plutôt gauches mais, en nous exerçant régulièrement, nous finissons par les exécuter naturellement et facilement. De même, la méditation sur la mise à égalité de soi et d’autrui peut être difficile au début mais une pratique régulière nous en donne l’habitude et notre expérience se développe simplement et naturellement. Pour effectuer habilement la mise à égalité de soi et d’autrui, comme pour toute activité, il faut à la fois motivation et habitude.

3. L’application de la force de la semence blanche à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort

“Blanche” signifie saine et “semence” se rapporte à l’accumulation de mérite. Pour avoir des récoltes, il faut des semences et des conditions favorables ; de même, la naissance et la croissance de la pure expérience du dharma dépendent de notre accumulation de mérite. Des nombreuses méthodes qui permettent d’accumuler le mérite, il en est une particulièrement importante: la pratique quotidienne des six préparations. Au nombre de celles-ci se trouve l’offrande, qui est exceptionnellement efficace. Lorsque nous faisons des offrandes aux bouddhas et aux bodhisattvas, nous pouvons soit imaginer ces derniers, soit placer devant nous une statue ou une image de la forme du bouddha, et y voir l’incarnation de tous les êtres parfaitement éveillés. Devant les bouddhas et les bodhisattvas ainsi évoqués ou leur représentation, nous pouvons disposer des offrandes matérielles — eau pure, fleurs, encens, lumière, aliments et musique — ou imaginer ces choses et les offrir mentalement, en les considérant entièrement pures. Nous offrirons aussi la première portion de tout ce que nous mangeons ou buvons à tous les bouddhas et bodhisattvas avec la prière suivante :

« Au joyau du bouddha, suprême et béni,
Au joyau du dharma, suprême protecteur,
Au joyau de la sangha, suprême amie,
A vous sublimes Trois joyaux, je fais cette offrande. »

Après cela, nous pouvons manger et boire avec plaisir. Nous pouvons aussi offrir mentalement tous les plaisirs de ce monde : jardins et parcs d’agrément, beaux lacs et montagnes, fleurs, cours d’eau, pierres précieuses, or et argent et toutes sortes de mets délicieux. Nous devons considérer comme pures toutes les choses de ce monde dont jouissent les êtres vivants, les offrir aux êtres éveillés, et imaginer qu’ils les acceptent avec joie. Le mandala est une autre forme d’offrande que nous devrions essayer d’accomplir trois fois par jour, en y incorporant toutes nos pratiques de l’offrande. Souvenons-nous de la générosité des êtres vivants, engendrons la compassion pour eux, puis présentons l’offrande aux bouddhas et bodhisattvas, en priant que tous les êtres vivants puissent en bénéficier. En utilisant des méthodes telles que l’offrande à tous les êtres parfaits dans une foi profonde et en donnant sans cesse avec compassion, nous ferons croître notre mérite et, de la sorte, notre désir de réaliser la mise à égalité de soi et d’autrui s’accomplira naturellement.

Le Bouddha a dit :

« Ceux qui ont accumulé
suffisamment de mérite
Peuvent accomplir tous leurs désirs.
En éliminant les obstacles des maras,
Ils atteindront facilement l’éveil total. »

4. L’application de la force de la destruction à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort

Des obstacles intérieurs et extérieurs s’opposent au progrès de l’entraînement de l’esprit. Les obstacles intérieurs sont la saisie d’un moi, l’auto-préoccupation, la paresse, les vues erronées et autres distorsions mentales, ainsi que les traces laissées par les actes négatifs passés. Les obstacles extérieurs sont, par exemple, l’impossibilité de pratiquer le dharma, la mort prématurée et le dénuement.

Pour obtenir les réalisations du dharma, nous devons utiliser la force de la destruction, soit l’application d’un effort soutenu pour éliminer les obstacles intérieurs et extérieurs, notamment les obstacles qui entravent les réalisations recherchées. Chaque réalisation a son obstacle spécifique. Par exemple, un manque de foi dans le maître spirituel empêche de lui faire pleinement confiance, et la saisie de notre corps comme permanent empêche la réalisation de l’impermanence du corps.

Nous trouvons difficiles la mise à égalité de soi et d’autrui et l’échange de soi contre autrui à cause de notre auto préoccupation. La colère est profondément ancrée dans notre esprit et nous manquons de compassion et d‘amour. En conséquence, nous avons de la peine à réaliser la bodhicitta. Nos fortes tendances à des vues erronées nous rendent ardue la compréhension de la vacuité, et nos multiples distractions s’opposent à l’établissement de la pure concentration. Pour éliminer tous ces obstacles qui troublent notre engagement, nous devons appliquer la force de la destruction. Pour obtenir et rehausser l’expérience de la mise à égalité de soi et d’autrui, nous devons appliquer énergiquement les méthodes qui purifient notre karma négatif et éliminent l’auto préoccupation.

5. L’application de la force de la prière votive à la mise à égalité de soi et d’autrui avant la mort

Nous commencerons chaque pratique de l’entraînement de l’esprit en priant spécialement pour obtenir sa réalisation et concluons chaque méditation en dédiant les mérites obtenus à cette réalisation. Par exemple, si nous avons l’intention de méditer sur la mise à égalité de soi et d’autrui, nous demandons à maintes reprises à tous les êtres éveillés de nous accorder leurs bénédictions pour l’obtention de cette réalisation particulière. A la fin de la méditation, nous dédions les mérites à la réalisation de la mise à égalité de soi et d’autrui. Nous appliquons cette méthode à toutes les pratiques de l’entraînement de l’esprit.

Conclusion

En appliquant les cinq forces à la mise à égalité de soi et d’autrui, nous sommes certains d’obtenir des réalisations précises. Lorsque nous comprenons comment appliquer les cinq forces à la mise à égalité de soi et d’autrui, nous devenons aussi capables de les associer à toutes les autres méditations.

Pour nous encourager dans cette voie, nous devrions penser à l’exemple du maître kadampa Guéshé Ben Gounguyal et à la vigilance cons tante qu’il exerça dans l’entraînement de son esprit. Du matin au soir, il surveillait de près son esprit, vérifiant si les pensées qui surgissaient étaient vertueuses ou non. Chaque fois qu’une pensée positive apparaissait, il posait une pierre noire par terre devant lui, et chaque fois que naissait une pensée vertueuse, il posait une pierre blanche. Le soir, il les comptait. S’il y avait plus de pierres blanches que de noires, il secouait sa main droite vigoureusement, se félicitait, et se donnait le titre de « Vénérable guéshé ». Toutefois, si les pierres noires dominaient, il se tançait : « Vaurien, scélérat, charlatan ! N’as-tu donc pas peur de la mort ? Comment peux-tu être si insouciant alors que ton esprit te trahit de la sorte ? » Puis, il s’obligeait à promettre de ne plus commettre de telles erreurs.

Si nous désirons vraiment maîtriser notre esprit et faire quelque chose d’utile de notre vie, nous devons nous exercer de la même façon.

© Editions Dharma, 1991. Extrait de La Compassion universelle. Reproduit avec l’aimable autorisation de l’éditeur

L’enseignement pour la pratique durant une vie *

Commentaire par S. S. le Dalaï-Lama 1

« L’essence des instructions est condensée
Dans l’application de cinq forces. »

Les cinq forces sont : la détermination, l’habitude, les semences positives, l’accumulation, et l’aspiration.

Détermination

C’est la pensée de pratiquer les deux aspects de bodhicitta jusqu’à l’éveil, et de ne jamais s’en écarter. Elle doit être régénérée encore et encore.

L’habitude

Il s’agit de méditer répétitivement sur les deux aspects de bodhicitta.

L’accumulation

Pour donner naissance aux aspects de bodhicitta qui ne sont pas encore nés en vous, ainsi que pour amplifier ceux qui seraient déjà nés, efforcez-vous de regrouper à la fois bonté et connaissance.

Les semences positives

Au moment où s’élève la saisie de l’ego, souvenez-vous que les souffrances éprouvées depuis des temps sans commencement ont pour unique source l’égoïsme. Même la souffrance que l’on expérimente maintenant en est le produit. Ayez toujours à l’esprit : Puissé-je ne jamais agir sur la base de l’égoïsme, le plus profond de mes ennemis.

L’aspiration

Après avoir achevé une action créative, pensez : “En toutes mes vies futures, puissé-je ne jamais être séparé des deux aspects de bodhicitta.Puissé-je avoir la force d’accueillir tout ce qui m’arrive comme des amis qui viennent m’aider à pratiquer les deux types de bodhicitta”.

Comment ces cinq forces peuvent-elles s’appliquer au moment de la mort ?

« Les préceptes du mahayana
Résident en ces cinq forces ;
Et ayez à cœur la posture de mort. »

La force des semences blanches

Au moment de la mort, abandonnez toutes vos possessions pour des causes spirituelles valables et maintenez le non-attachement envers les objets des sens.

L’aspiration

Faites des offrandes à votre maître spirituel et aux Trois joyaux, leur demandant : “Octroyez-moi le pouvoir de toujours pratiquer et de ne jamais être séparé des deux bodhicitta durant le bardo et les vies ultérieures. Octroyez-moi de rencontrer constamment des amis spirituels qui me guideront plus avant dans le dharma des deux bodhicitta.” Répétez ceci encore et encore durant l’agonie.

La détermination

Rendez ferme et stable la pensée de pratiquer l’esprit d’éveil durant le bardo et les vies futures.

L’habitude

Lorsque vous mourrez, essayez de méditer profondément sur les deux bodhicitta.

Les termes “ayez à cœur la posture de mort” signifient que lors de la mort, vous devez vous allonger sur le côté droit, avec la paume de la main droite sous la joue, et le petit doigt obstruant la narine droite. Toute la respiration ne passe que par la narine gauche. La bouche doit aussi être fermée. Méditez sur l’amour et la compassion, et trépassez avec l’esprit dans l’attitude de “prendre et donner”.

© 1981 Glenn Mullin. Extrait de « Selected works of the Dalaï-Lama I », traduit de l’anglais par la revue Dharma et publié avec l’aimable autorisation de Snow Lion Publications, Ithaca, New York, USA

 

<<Retour à la revue