La méditation qui vous est proposée ici est un texte-racine transmis par Serlingpa et introduit au Tibet par le grand maître Atisha (982-1054). Ce texte se présente sous la forme d’aphorismes très simples, dont l’enseignement éminemment pratique permet d’aborder l’essentiel du Mahayana.
Ces maximes, concises et percutantes, véhiculent des idées-forces qu’un guide spirituel commente et explique. Pour ceux qui ont déjà pratiqué cette méditation, cette présentation de Lodjong a le mérite d’offrir une approche récapitulative. Aux autres, la lecture du texte permettra de constater que l’enseignement de Lodjong concerne l’application du dharma dans la vie de tous les jours, les situations ordinaires auxquelles chacun est confronté.
La pratique de Lodjong est, selon l’étymologie tibétaine, une technique d’entraînement de l’esprit, d’apprentissage spirituel. Pour obtenir la réalisation du parfait bouddha, il n’y a pas d’autre moyen que de développer en soi bodhicitta. Ce terme sanscrit signifie « l’attitude d’esprit de l’éveil ». Le texte-racine de Lodjong explique d’une manière simple et pragmatique les attitudes qui favorisent l’éveil de l’esprit.
Bodhicitta s’éveille d’abord au niveau relatif, développant amour et compassion. La méditation persévérante de bodhicitta relatif conduit avec certitude à bodhicitta ultime. Celle-ci se confond alors avec l’expérience immédiate de la connaissance transcendante.
Tels sont les deux axes essentiels de cet enseignement qui, dans le détail, se structure en sept points :
Apprends d’abord les préliminaires.
a) Préparation aux enseignements :
les quatre contemplations.
— Le sens de l’existence humaine libre et douée,
— La mort et l’impermanence,
— La rétribution causale des actes (karma),
— Les défauts de l’existence conditionnée et la libération.
b) Préparation à la méditation : inspiration, confiance, shamatha.
Considère les phénomènes comme rêves.
Contemple la nature innée du connaisseur.
Le remède se libère de lui-même.
Demeurer en la nature de l’alaya est l’essence de la voie.
Après les sessions, tout est considéré comme fantôme.
Pratique alternativement « prendre » et « donner ».
L’alternance est appliquée à la respiration.
Trois objets, trois poisons, trois sources de vertu.
Pour t’inciter à t’en souvenir en toutes circonstances, entraîne-toi par des paroles :
« Gains et victoires pour autrui ; pertes et blâmes pour moi ».
La prise en charge s’applique d’abord à soi-même.
Alors que notre monde est plein de maux, il faut que tous les facteurs négatifs deviennent une voie d’éveil.
Ne blâme qu’une seule chose.
Médite avec reconnaissance pour tout.
Voir les illusions comme les quatre Kaya est la suprême protection de Shunyata.
La meilleure des méthodes repose sur quatre actions :
Applique immédiatement la méditation à n’importe quelle situation.
L’essence des instructions se résume à appliquer cinq forces
Les instructions du Mahayana pour le transfert de conscience au moment de la mort sont ces cinq forces associées à une posture physique (dont le rôle est) important.
L’esprit de tous les enseignements se ramène à une chose.
De deux témoignages, se fier au principal.
Avoir toujours un esprit heureux.
Tu es bien entraîné si, même quand tu es inattentif, la pratique se continue.
Applique toujours trois principes généraux :
1 : Ne pas transgresser les promesses faites.
2 : Ne pas pratiquer de façon arrogante.
3 : Ne pas être partial.
Change ton attitude intérieurement.
Ne parle pas des défaillances.
Ne pense rien des fautes d’autrui.
Travaille d’abord sur tes plus gros défauts.
Abandonne tous les espoirs de résultat.
Abandonne la nourriture empoisonnée.
Ne sois pas rancunier.
Ne prends pas plaisir aux paroles négatives.
N’attends pas l’occasion d’une revanche.
Ne heurte pas le point sensible.
Ne décharge pas le fardeau du bœuf sur une vache.
N’aie pas l’esprit de compétition.
Ne nourris pas de mauvaises fins.
Ne fais pas chuter le dieu en diable.
Ne fonde pas ton bonheur sur le malheur d’autrui.
Ramène toutes les pratiques à une seule.
Ramène tous les moyens de vaincre l’adversité à un seul.
Une pratique pour commencer et une pratique pour terminer.
Patience dans tous les cas.
Garde deux choses serait-ce au péril de ta vie.
Entraîne-toi aux trois choses difficiles.
Pratique avec les trois causes primordiales.
Conserve toujours les trois choses dont il ne faut pas se défaire.
Sois impartial envers l’objet.
Une pratique profonde qui englobe tout cela est importante.
Médite toujours sur ceux qui te font du mal.
Ne sois pas dépendant des circonstances extérieures.
Pratique l’essentiel maintenant.
Ne déforme pas le sens de l’enseignement.
Ne pratique pas épisodiquement.
Coupe court aux hésitations et distractions.
Observe, examine et libère-toi.
Pratique sans vanter tes mérites.
Ne sois pas jaloux.
Ne sois pas changeant.
N’espère pas de grands mercis.