Composé au VIIème siècle par le grand maître indien Shantideva, le Bodhicaryavatara (Vivre en bodhisattva) est un texte parmi les plus importants du Mahayana. Ecrit sous forme de vers pour favoriser la mémorisation, cet ouvrage présente progressivement toute la voie large du Mahayana, depuis bodhicitta jusqu’à la sagesse et la non-dualité.
Sont proposés ici quelques extraits issus de la version tibétaine (chapitre III, stances 4 à 12, 18 à 20, 22), et traduits par le comité Lotsawa.
Joyeusement je me réjouis de l’océan de vertus
De ceux qui font naître l’esprit d’éveil
Pour le bonheur de tous les êtres,
Et qui œuvrent pour leur être utiles.
Aux bouddhas de tous les orients
J’adresse, les mains jointes, la prière
Qu’ils allument le flambeau du dharma
Dans les ténèbres des souffrances des êtres.
Aux Victorieux qui souhaiteraient passer en le nirvana
J’adresse, les mains jointes, la prière
Qu’ils ne laissent pas les êtres dans l’aveuglement,
Qu’ils demeurent ici-bas d’innombrables kalpa.
Puissent toutes les vertus
Que je peux avoir développé par tout ceci
Dissiper toutes les souffrances
De tous les êtres.
Aussi longtemps qu’il y aura des êtres malades
Et jusqu’à ce que tous soient guéris,
Puissé-je être le remède,
Le médecin et l’infirmier.
Qu’une pluie de nourritures et de boissons descende
Et dissipe les affres de la faim et de la soif.
Durant le kalpa de famine
Puissé-je devenir moi-même nourriture et boisson.
Devenant moi-même un trésor inépuisable
Pour tous les pauvres et les indigents
Puissé-je être pour eux
Toutes les choses dont ils peuvent avoir besoin.
Pour accomplir le bien de tous les êtres
J’offre sans réserve
Mon corps, mes biens
Et toutes mes vertus des trois temps.
Le renoncement total mène au-delà de la souffrance
(C’est ainsi que) l’esprit individuel réalise le nirvana.
Tout devant finalement être abandonné,
Il est essentiel de tout donner aux êtres
Puissé-je être le protecteur de tous ceux qui n’en ont pas,
Le guide de ceux qui cheminent dans la voie,
Le vaisseau, le bateau ou le pont
De ceux qui veulent traverser.
Puissé-je être une île pour qui en cherche une,
Une lampe pour qui en désire une,
Un lit pour qui en souhaite un,
Un serviteur pour tous ceux qui le veulent.
Puissé-je être pour tous le Joyau qui réalise tous souhaits
Le vase aux trésors, le mantra tout accomplissant,
La panacée miraculeuse, l’arbre qui exauce tout désir,
Et la vache qui réalise les souhaits des êtres.
Jusqu’à ce qu’ils passent au-delà de la souffrance
Puissé-je toujours être aussi une source de vie
Pour tous les états d’êtres
Jusqu’aux confins des cieux.