L’esprit est le créateur de notre expérience

Ani Thoubtèn Tcheudren

Tout existe
Du fait de l’esprit créateur ;
Le trésor de l’esprit
Et sa forme substantielle
Sont illimités.
Rentrer chez soi
Est réaliser
La nature de l’ainsité.
Vén. Maître Hsing Yin. Monastère Fo Kuang Shan, Taïwan, ROC

Selon le bouddhisme, nos esprits sont les créateurs ou les sources de notre expérience. Ceci a une signification profonde : parce que chacun de nous a un esprit sur lequel il a un certain contrôle, nous sommes définitivement responsables de nos propres expériences. Il est irréaliste de blâmer les autres pour nos problèmes si notre propre énergie est la source de ces problèmes. De la même manière, pour expérimenter le bonheur, nous n’avons pas besoin de projeter un être extérieur, mais devons produire la cause du bonheur en nous-mêmes en développant des états d’esprit positifs.

Le sens bouddhiste de « esprit » se réfère à l’ensemble du spectre des perceptions, des émotions et des cognitions que nous avons. Cela comprend aussi ce que nous nommons « cœur » en français (comme dans « il a bon cœur »). L’esprit n’est pas simplement l’intellect, pas plus que l’organe physique du cerveau. Sans forme, l’esprit n’est pas fait d’atomes, aussi ne peut-il être mesuré avec des instruments scientifiques.

L’esprit est ce qui éprouve plaisir et douleur, ce qui pense, voit, entend, sent, goûte et touche. L’esprit est clarté et sagesse, car il reflète les objets de perception et s’engage envers eux. Bien que le terme « notre esprit » puisse être utilisé, il ne se réfère pas à un esprit universellement partagé, mais à chacun de nos esprit individuels. « Courant de conscience » se réfère à la continuité de l’esprit, de moment en moment.

Notre esprit a deux manières principales de produire notre expérience. Tout d’abord, l’esprit motive nos actes, ou karma. Les empreintes de nos actions sont emmagasinées dans notre courant de conscience. Lorsque ces empreintes karmiques mûrissent, elles influencent les situations que nous rencontrons. Deuxièmement, nos esprits interprètent et discriminent tout ce avec quoi nous entrons en contact, filtrant ainsi nos perceptions. En faisant cela, nos esprits déterminent la manière dont nous vivons les événements de nos vies. Examinons ces deux point de manière plus détaillée.

L’esprit comme producteur de karma

Dans le Sutra du grain de riz, le Bouddha décrivit comment nos vies résultent de nos actions, et comment ces actions proviennent de nos esprits. L’ignorance est l’origine. L’ignorance produit d’autres attitudes perturbatrices, telles que la haine et l’attachement. Motivés par ces attitudes, nous agissons. Ces actions, ou karmas, laissent des empreintes sur la continuité des nos esprits (courant de conscience). Les empreintes karmiques ou potentiels sont comme de l’énergie résiduelle demeurant après la fin d’une action. Intangibles, elles sont transportées par nos courants de conscience. Lorsque l’environnement est favorable, certains potentiels karmiques mûrissent, et induisent nos expériences.

Ce procédé est complexe et, généralement, sa pleine compréhension demande un certain temps. En voici une brève description, pour vous donner une idée générale.

D’un point de vue bouddhiste, nos esprits sont actuellement obscurcis par l’ignorance : nous ne comprenons pas qui nous sommes au sens le plus profond, ou la manière selon laquelle les gens et les phénomènes existent. Inconscients de notre nature ultime, nous nous méprenons à notre sujet, nous prenant pour des gens solides, réels, saisissables. Cette méconception de soi apparaît lorsque nous éprouvons une émotion forte. Par exemple, lorsque nous sommes en colère, nous sentons un « je » irrité à juste raison. Mais si nous nous demandons : « Qui est en colère ? » Nous avons beaucoup de mal à indiquer avec exactitude qui est ce moi apparemment indépendant. En fait, notre moi, ou « je », existe, mais pas de la manière dont nous pensons qu’il existe.

Nous cherchons à protéger et à plaire à ce moi indépendant, qui est une production de nos méconceptions. Donc, nous nous attachons à tout ce qui nous fait plaisir et avons de l’aversion envers les gens et les choses qui interfèrent avec notre bonheur. De cette vision de nous-mêmes ignorante surgissent jalousie, orgueil, fermeture d’esprit, rancune, paresse et tout un assortiment d’autres caractéristiques indésirables de la personnalité. Ces attitudes perturbatrices obscurcissent nos qualités positives et nous empêchent d’être la personne que nous voudrions être.

Motivés par ces attitudes perturbatrices, nous agissons.

« Karma » se réfère aux actions intentionnelles de notre corps, parole et esprit : ce que nous pensons, disons et faisons. Nos actions proviennent de nos esprits. D’abord s’élève ne notre esprit une motivation, puis nous agissons. Parfois, nous ne sommes pas conscients de notre motivation, et nous sommes surpris de ce que nous faisons et disons. Mais si nous sommes attentifs, nous observerons que toutes nos actions sont précédées de motivations. Par exemple, avant de critiquer quelqu’un, la pensée s’élève : « Cette personne me rend malheureux. Je veux qu’elle arrète ». Alors nous parlons avec colère, lui disant ses défauts. Le Bouddha a expliqué que cette action laisse une empreinte dans notre courant de conscience, et que, ultérieurement, lorsque la situation extérieure dans nos vies est favorable, le potentiel karmique mûrit et détermine notre expérience.

Tout comme une petite graine peut grossir en un arbre avec de nombreux fruits, cette seule action peut produire plusieurs résultats : les autres nous critiqueront, notre environnement sera inhospitalier, nous aurons l’habitude de critiquer les autres, et prendrons des naissances infortunées.

De la même manière, lorque nous avons de bonnes motivations, non égoïstes mais concernées par le bien d’autrui, nous agissons de façon constructive. Ces empreintes positives font, de même, s’élever un résultat : les autres nous aimeront, notre habitat sera plaisant, nous aurons de bonnes personnalités et des naissances fortunées.

Donc, à des moments différents, nous engendrerons à la fois des attitudes perturbatrices et des émotions telles que la colère, l’attachement et la fermeture d’esprit, et des émotions positives et des attitudes telles que l’amour, le respect de soi, la considération pour les autres et la sagesse. La voie bouddhiste est celle de l’élimination des premières attitudes et de l’augmentation des deuxièmes, pour nous apporter, ainsi qu’à ceux qui nous entourent, davantage de bonheur.

Prendre naissance

Par sa profonde intelligence du mode d’être des choses, le Bouddha observa que les attitudes perturbatrices et le karma poussaient notre esprit à prendre naissance après naissance. Au moment de la mort, nous, êtres ordinaires, réclamons nos corps. Nous avons peur de perdre nos corps et d’être séparés de tout autour de nous. Lorsqu’il devient évident que nous quittons ce corps et la vie, nous saisissons un autre corps. Ces deux attitudes – appétit insatiable et avidité – agissent comme causes coopérantes du mûrissement des empreintes karmiques au moment de la mort. Comme ces empreintes karmiques commencent à mûrir, nos esprits sont attirés par d’autres corps, et nous cherchons à prendre naissance en eux. Dans le cas d’une naissance humaine, après le passage dans un état intermédiaire entre une vie et la suivante, notre conscience entre alors dans un œuf fécondé. Nous développons les agrégats constitutifs d’un être humain – un corps et un esprit humains.

Dans cette nouvelle naissance, nous percevons les gens et les choses au moyen de nos sens. Expérimentant d’eux des sentiments plaisants ou déplaisants, nous produisons attachement, aversion ou indifférence. Ces motivations nous poussent à agir. Nos actions laissent davantage d’empreintes dans nos courants de conscience, et au moment de la mort, nous sommes à nouveau propulsés dans un autre corps. Ce cycle de renaissance est nommé samsara. Samsara n’est pas un lieu : ce n’est pas notre monde. Plutôt, samsara – nommé aussi existence cyclique – est notre situation lorsque nous prenons des naissances successives sous le contrôle d’attitudes perturbatrices et d’actions karmiques.

Notre propre énergie nous a donc fait naître celui ou celle que nous sommes, dans notre situation présente. Cependant, le karma n’est pas une forme de destin, et nos vies ne sont pas prédéterminées. Qu’une empreinte karmique mûrisse dépend de notre environnement et de notre état d’esprit. De plus, nous avons la possibilité de contrôler nos actions, et donc de donner forme à notre avenir.

Telle est la loi du karma, le fonctionnement des causes et des effets à l’intérieur de nos courants de conscience. Que nous éprouvions douleur ou plaisir dépend de ce que nous avons fait dans le passé. Nos actions précédentes ou karma étaient motivés pas nos esprits. C’est ainsi que nos esprits sont les principaux producteurs de notre expérience.

Y eut-il un commencement ?

Des gens se demandent : « Comment ce processus a-t-il commencé ? Y eut-il un commencement à notre univers et à ses êtres ? »

L’évolution physique de notre univers est un sujet de recherche scientifique. La science examine la continuité de la matière physique de notre univers – comment les causes et les effets opèrent physiquement pour produire les diverses choses de notre univers.

La matière dans notre univers a une cause : un moment précédent de matière ou d’énergie. Il serait difficile de prouver qu’il y eut un moment où aucune matière et aucune énergie n’existait. S’il y eut une fois rien, alors, de quoi la matière fut-elle produite ? Comment les choses pourraient-elles être produites sans causes ? Notre univers actuel est une transformation de l’énergie physique précédemment existante. Notre esprit n’est pas fait de matière physique et de ce fait ses causes ne sont pas matérielles. Notre esprit s’élève du précédent moment de conscience dans sa continuité. Nous pouvons remonter notre conscience moment après moment jusqu’à l’enfance. Notre esprit a changé depuis lors, mais notre esprit actuel est relié à et produit par l’esprit de notre jeunesse.

De cette manière, l’existence de notre courant de conscience peut être retracée depuis le moment de notre conception. La conscience qui entra dans l’œuf fécondé dans la matrice de notre mère doit aussi avoir eu une cause. D’un point de vue bouddhiste, cette cause est un moment d’esprit précédent, c’est-à-dire notre conscience d’une vie précédente. Cette continuité d’esprit remonte infiniment. Il n’y eut pas de début. Tous comme l’addition de chiffres mathématiques n’a pas de fin – on peut toujours ajouter + 1 au dernier chiffre – pas plus n’a de début la continuité de notre conscience.

Nos attitudes perturbatrices, qui incluent l’ignorance, s’élèvent aussi de causes : les moments précédents les attitudes perturbatrices. Leur continuité remonte infiniment. S’il y avait un premier moment d’attitudes perturbatrices, alors nous serions capables de noter ce qui les a causées. Si nous étions initialement purs puis devenus ignorants, d’où l’ignorance est-elle venue ? Il est impossible que des êtres purs percevant la réalité deviennent ultérieurement ignorant, il ou elle n’était pas complètement pur(e) auparavant.

Pas plus qu’un autre être ne peut nous rendre ignorant : personne ne peut mettre l’ignorance dans notre courant de conscience comme de l’eau serait versée dans une tasse.

D’un point de vue bouddhiste, il est insensé de rechercher le commencement de notre existence et le début de nos attitudes perturbatrices. Le Bouddha était extrêmement pratique, insistant pour que nous traitions la situation présente et essayions d’y remédier. Se perdre dans des spéculations inutiles empêche d’expérimenter le présent et de l’améliorer.

Par exemple, une personne est renversée par une voiture, et gît blessée sur la chaussée. Avant de recevoir un soin médical, elle insiste pour savoir qui conduisait la voiture, qui l’avait fabriquée, et quand elle avait été construite. Pendant cette recherche d’informations, elle meurt. Nous pourrions dire qu’une telle personne est folle. Connaître l’origine de la voiture ne change pas sa blessure. Pas plus que cela nez lui suave la vie. Elle ferait mieux d’être plus sage et de traiter la situation présente, de trouver les soins médicaux et de guérir.

De la même manière, il est mieux d’examiner nos difficultés présentes et leur cause – les attitudes perturbatrices – et d’y remédier, plutôt que de se perdre dans des spéculation sur un commencement qui n’existe pas. Le Bouddha n’a pas discuté l’origine de l’univers, parce que connaître cela n’aide pas à résoudre nos problèmes ou à améliorer la qualité de nos vies. Au lieu de cela, il expliqua comment nos esprits produisent notre expérience en nous motivant à agir (produire du karma). Comprendre cela nous rend apte à maîtriser ce processus et à le purifier.

L’esprit comme interprète de notre environnement

Notre esprit produit notre expérience d’une deuxième manière, en interprétant les objets que nous percevons. Notre manière d’interpréter les choses détermine notre façon de les vivre. Bien que nous présumions généralement percevoir de façon exacte ce qui est « à l’extérieur », nos expériences sont en fait colorées par nos interprétations et nos projections.

Par exemple, deux personnes rencontrent Joe, l’une l’aime alors que l’autre ne l’aime pas. L’une considère que Joe est respectable et intelligent, qu’il a un bon sens de l’humour. L’autre perçoit Joe comme une personne qui se rit des autres, compétitives et insensible à leurs sentiments. Les deux disent percevoir Joe tel qu’il est. Cependant, si c’était vrai, elles le percevraient de la même façon, et ce n’est clairement pas le cas.

Les deux personnes entendent les mêmes mots lorsque Joe parle, mais interprètent différemment ce qu’il dit. Leurs esprits évoluent très rapidement d’une perception – les sons et les visions perçus au moyen de leurs sens – à une conclusion – la signification attribuée à la donnée ressentie. Donc, une personne expérimente les plaisanteries de Joe comme humoristiques et bien fondées, et pense : « Joe est quelqu’un de bien, j’aime être avec lui ». Après quoi, lorsqu’elle rencontre Joe, elle voit un ami et s’attend à avoir du bon temps. L’autre interprète les mots de Joe comme sarcastiques et pense : « Joe est égoïste. Je ne l’aime pas ». Plus tard, lorsqu’elle le rencontre, elle voit une personne désagréable et ressent de l’aversion.

Les deux personnes considèrent que leur perception de Joe est correcte. Mais en fait, les deux ont une relation avec Joe au travers des voiles de leurs propres préconceptions. Les qualités de Joe d’être amical ou antipathique sont produites par les projections des personnes qui le perçoivent. De lui-même et en lui-même, Joe n’est ni l’un ni l’autre. La façon dont nous considérons une situation détermine notre expérience de celle-ci. Nous pouvons regarder notre mère et penser : « Elle me dit toujours que faire. Elle est si exigeante ». Alors, toutes les fois que nous la voyons, nous nous sentons mal à l’aise.

D’un autre côté, nous pouvons penser : « Ma mère m’a donné ce corps. Elle a pris soin de moi lorsque j’étais un nouveau-né désemparé qui ne pouvait se nourrir tout seul. Elle m’a appris à parler et à me tenir. » Alors notre mère nous semble très gentille. Nous la voyons aimante et nous avons de l’affection pour elle.

Puisque nous interprétons un certain comportement chez les autres comme blessant, nous les étiquetons comme « ennemis ». C’est pourquoi ils nous apparaissent comme ennemis. De la même façon, parce que nous étiquetons les comportements d’autres personnes comme aimables, et les nommons amies, elles nous apparaissent ainsi.

Amis et ennemis proviennent en fait de nos propres esprits. Nous les produisons. Ayant produit nos amis et nos ennemis par le pouvoir de nos esprits, nous nous accrochons à nos amis, et essayons de nuire à nos ennemis. En fait, nous avons de l’attachement ou de l’aversion envers ce que nos propres esprits ont produit.

Notre interprétation de l’environnement et des gens qui en font partie dépend de la pureté de nos esprits. Tout comme l’image reflétée dans un miroir sale est sans attrait et obscure, telle est l’apparence d’un objet à l’esprit souillé par des attitudes perturbatrices et des empreintes karmiques négatives. Le même objet réfléchi dans un miroir sans tache est clair et beau. De même, ce qu’un esprit pur perçoit est ravissant.

Des malades mentaux croient que les gens autour d’eux complotent pour leur faire du tort. Soumis à leur crainte, ils peuvent même voir des fantômes là où il n’y en a pas. Bien qu’ils soient convaincus que leurs perceptions sont correctes, nous expérimentons le même environnement d’une manière complètement différente. Cela est dû aux différentes actions que nous avons faites dans le passé, aussi bien qu’au fonctionnement actuel de nos attitudes perturbatrices.

Pour une personne avancée sur la voie de l’éveil, cette terre est un domaine pur. Pour les gens dont les esprits sont pleins de haine, c’est un lieu infernal et effrayant. L’environnement n’existe pas comme plaisant ou douloureux de lui-même ou en lui-même. Notre expérience dépend de nos actions précédentes et de nos interprétations actuelles. Tant les environnements infernaux que les domaines purs sont produits par nos esprits. Nos esprits sont la source, le producteur de notre expérience.

Connaissant cela, nous prenons conscience que le seul moyen d’arriver à un état de bonheur durable et parfait est de purifier nos esprits de leurs attitudes perturbatrices, et les empreintes et souillures de notre karma. Nous sommes responsables, nous pouvons faire cela.

Un chant bouddhiste moderne fondé sur un vers du Dhammapada dit :

Par nous-mêmes le mal est fait
Par nous-mêmes, la douleur est endurée,
Par nous-mêmes nous cessons d’être négatifs
Par nous-mêmes nous devenons purs
Personne d’autre que nous-mêmes ne nous sauve
Personne n’en est capable et n’y est autorisé.
Nous devons faire nous-mêmes le chemin,
Les Bouddhas montrent simplement la voie

Les Bouddhas montrent la voie à suivre. Ils la connaissent parce qu’ils l’ont expérimentée eux-mêmes. Ces êtres qui sont maintenant éveillés ont été une fois enfermés dans leur confusion et leurs difficultés comme nous le sommes maintenant. Cependant, en suivant la voie, ils purifient leurs esprits et développent leurs qualités positives au mieux, devenant ainsi des Bouddhas pleinement éveillés. Nous pouvons faire de même. Les Bouddhas nous guident, mais nous devons faire le travail. Tout comme nos enseignements peuvent nous instruire en grammaire, mais ne peuvent l’apprendre pour nous, ainsi les Bouddhas peuvent nous donner enseignements et direction, mais nous devons les mettre en pratique.

Dans le Sutra du Lotus Blanc du Dharma Sacré, il est dit :

Les Bouddhas ne peuvent laver les êtres de leurs négativités avec de l’eau,
Ils ne peuvent enlever la souffrance des êtres avec leurs mains,
Pas plus qu’ils ne peuvent transplanter leur réalisation en eux.
Les Bouddhas libèrent les êtres en leur enseignant la vérité de la vacuité.

Bien que le bouddhisme insiste sur la responsabilité individuelle, cela ne veut pas dire que nous sommes seuls sur la voie. Nous pouvons nous en remettre aux directives, à l’inspiration et à l’exemple des Trois Joyaux : les Bouddhas, le Dharma et le Sangha.

Les Bouddhas sont ces êtres qui ont purifié toute colère, attachement, ignorance et égoïsme de leur esprit. De plus, ils ont développé toutes les bonnes qualités tels que l’amour impartial, la compassion et la sagesse.

Le Dharma est la réalisation de la réalité et les cessations des problèmes et des souffrances produits par l’ignorance. Dans un sens général, le dharma aussi réfère aux enseignements du Bouddha qui nous conduit à l’obtention de réalisations.

Le sangha se réfère à ceux qui ont réalisé la réalité, ou l’absence d’ego, l’absence d’un soi existant indépendamment. Ces personnes, qui sont bien sur la voie de la libération et de l’éveil, peuvent être ordonnées (moines et moniales) ou être laïques. Dans un sens plus général, le sangha est la communauté des moines et des moniales qui ont dédié leurs vies à s’améliorer et à aider les autres (…)

© Thubten Chödrön, 1990. Extrait de Taming the Monkey Mind publié par Tynron Press (Unit 3, Turnpike Close, Lutterworth, Leicerstershire LE17 4JA England

Née en 1950, Thoubtèn Tcheudreun (écriture anglaise : Thubten Chödrön) suivit des études universitaires en Californie, enseigne et étudia la pédagogie à Los Angeles. En 1975, elle suivit un cours de méditation donné par les vénérables Lama Yéché et Lama Zeupa. En 1977, elle fut ordonnée nonne, et reçut l’ordination complète à Taïwan en 1986. La Vénérable Tcheudreun étudia et pratiqua le bouddhisme en Inde et au Népal, ainsi que dans différents centres bouddhistes européens. Elle a voyagé de par le monde, enseignant le bouddhisme et la méditation, en mettant l’accent sur la pratique dans la vie quotidienne.

 

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