Yéshé Tsogyal, souveraine du Tibet

«  Ema !
Ecoute déesse Tsogyal !
Le précieux corps humain est une tige d’or.
Dans la mesure où tu sais la faire fructifier,
tu trouveras de tout,
toujours,
en abondance. »

Avec respect et joie Yéshé Tsogyal disposait le mandala ; elle l’offrit sept fois à Guru Rinpoché, en disant :

« Merveille !
Voici ma tête, le Mont Mérou,
mes quatre membres,
les quatre continents.
Sur un lotus de haute félicité
se fondent le Samsara et le nirvana.
Pour le bien des mortels,
acceptez par compassion,
je vous en implore,
ce suprême mandala de grande félicité. »

Un jour un roi interrogea Guru Rinpoché :

– Ô grand maître, où est Tsogyal ?

Un sourire glissa sur les lèvres du grand maître qui répondit :

« Bodhisattva, roi du Dharma,
Mon corps est comme le ciel,
Illimitée la magie du maître du ciel !
Gente Tsogyal s’en est allée avec le firmament,
Elle demeure à la frontière du cycle des existences
et de la paix au-delà.

La source des phénomènes est mon corps ;
Rien qui ne lui soit impossible !
Gente Tsogyal s’en est allée
avec l’immensité du Corps absolu.
Elle demeure maintenant dans la sphère de Samantabhadri.

La vacuité-félicité, voilà mon corps.
La magie du vide remplit tous les souhaits ;
Gente Tsogyal s’en est allée avec l’espace de vacuité-félicité.
Elle demeure maintenant
dans le palais de béatitude des Trois Corps. »

La Vie de Yéshé Tsogyal Souveraine du Tibet © Ed. Padmakara, Traduit du tibétain par Gyalwa Tchangchoub et Namkhai Nyingpo

 

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