Les conseils nécessaires à l’apprentissage spirituel

Jamgœun Kongtrul Lodreu Tayé

Ramène toutes les pratiques à une seule attitude

Il faut prendre comme voie l’attitude qui ramène toutes les pratiques, en toutes circonstances, à l’attitude suivante : ne pas se séparer de l’intention altruiste, que l’on mange, que l’on s’habille, que l’on dorme, que l’on aille ou vienne.

Ramène à un seul tous les moyens de corriger l’adversité

De même que le correctif à une mauvaise analyse est l’analyse, de même, lorsque, pendant la pratique de Lodjong, des facteurs adverses ou des maladies apparaissent, lorsque les insultes des hommes nous tourmentent, que les esprits, les démons ou des ennemis féroces nous persécutent, ou que nos propres passions augmentent, ou bien que l’on n’a pas envie de méditer, il nous faut penser avec une grande compassion aux nombreux êtres de ce monde en qui apparaissent des fautes semblables aux nôtres, et souhaiter :

“Puissent les circonstances infortunées similaires et les souffrances de tous les êtres se regrouper en cette circonstance infortunée qui est mienne”.

On utilise l’unique moyen de corriger les adversités : la pratique de l’échange de soi et d’autrui.

Deux activités, l’une au début, l’autre à la fin

Au début, le matin, dès le réveil, on développe la force de la ferme résolution de ne pas se séparer des deux Bodhicittas de la journée. On s’en souvient tout le jour, et puis à la fin, le soir, quand on s’endort, on examine tous les aspects de ses intentions et de ses actes de la journée. S’il y a des transgressions à la Bodhicitta, on les dévoile, on les dénombre et on prend la résolution de ne plus les renouveler. S’il n’y a pas de transgression à la Bodhicitta, on s’en réjouit et on fait le souhait qu’ultérieurement tous les autres et soi-même puissent s’engager encore plus dans ce domaine.

Il nous faut nous exercer continuellement en ces deux actions. Il nous faut avoir le même type d’approche en ce qui concerne les transgressions et manquements aux autres types de vœux.

Dans les deux cas, sois patient

Quand de grandes misères ou souffrances terribles apparaissent, on pense qu’elles viennent de nos actes antérieurs. Et sans que notre esprit s’en afflige, on prend sur nous les actes nuisibles et les souffrances d’autrui et on s’efforce en les méthodes de purification des actes négatifs et des voiles.

Quand de grands bonheurs apparaissent, environnement, biens et richesses excellents, sans se laisser aller dans l’emprise de l’indifférence ou dans l’inattention, on dirige ses richesses vers une orientation vertueuse, on transforme sa propre puissance en buts constructifs, on fait le souhait que tous les êtres possèdent un tel bonheur, une telle joie.

En bref, que bonheurs ou peines adviennent, il nous faut être patient.

Extrait de « Lodjong l’entraînement de l’esprit ». Traduction de Lama Denys © Collection Documents d’études, Karma Ling 1995, 2e volume.

 

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