Les huits stances

Gueshé Langri Thangpa

Avec la volonté d’apporter
Le plus grand bien-être à tous les êtres sensibles,
Qui surpassent même le “Joyau qui exauce les souhaits”,
Puissé-je à chaque instant les chérir.
Dans toutes mes relations avec les autres,
Puissé-je me considérer comme le plus humble de tous
Et du plus profond de mon cœur
Voir en eux le plus précieux des biens.
A chacune de mes actions, puissé-je sonder mon esprit
Et aussitôt que des facteurs perturbateurs s’y présentent,
Mettant ainsi en danger les autres et moi-même,
Puissé-je les affronter avec fermeté et m’en détourner.
Lorsque je rencontre des êtres dont la nature est perverse,
Accablés par la violence de leurs méfaits et la détresse,
Puissé-je les chérir Comme si j’avais découvert un rare et précieux trésor.
Lorsque les autres, poussés par la jalousie, me maltraitent,
Me calomnient, m’insultent ou autre,
Puissé-je accepter la défaite
Et leur offrir la victoire.
Lorsque celui que j’ai aidé et comblé de bienfaits,
Plaçant en lui mes espoirs,
Me maltraite gravement, puissé-je le vénérer
Comme mon suprême gourou.
En somme puissé-je offrir d’une façon directe ou indirecte
Bienfaits et bonheur à toutes mes mères
Et en secret prendre sur moi leurs actions nuisibles
Et leurs souffrances.
Puissent toutes mes actions ne pas être entachées
Par les considérations des “huit principes du monde”.
Puissé-je, en percevant tous les phénomènes comme illusoires,
Libre de tout attachement, être délivré de l’asservissement au samsâra.

Extrait de « Vivre la méditation au quotidien », Tenzin Gyatso, XIVe Dalaï Lama © Ed. Dawatshang, Paris 1991.

 

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