Les quatre yogas de Mahamudra

Tsélé Natsok Rangdröl

Dans cet exposé synthétique et pédagogique, Tsélé Natsok Rangdrol présente un descriptif des quatre yogas ou stades de la progression dans Mahamudra, avec les différentes manifestations liées à l’expérimentation de ces états appelés “en un seul point”, “sans élaboration”, “une seule saveur” et “non-méditation”.

Être capable de rester en méditation aussi longtemps qu’on le désire, c’est “en un seul point”.

Se reconnaître comme l’esprit ordinaire et réaliser qu’il est dépourvu de fondement et de racine, c’est “sans élaboration”.

Libérer dans la connaissance la saisie dualiste des apparences du samsara et du nirvana, c’est “une seule saveur”.

Purifier toutes les souillures des convictions et des tendances, c’est “non-méditation”.

L’essence des quatre yogas est ainsi résumée.

En particulier, la différence entre la méditation et post-méditation de “en un seul point”, est que l’on reste ou ne reste pas.

Pour la méditation et la post-méditation de “sans élaboration”, c’est se rappeler ou ne pas se rappeler.

A partir de “une seule saveur”, méditation et post-méditation sont mélangées et donc inséparables.

Si la nature des pensées apparaît comme la non-pensée, c’est “en un seul point”.

Si elle apparaît comme la vacuité, c’est “sans élaboration”.

Si elle apparaît comme égalité, c’est “une seule saveur” et si elle apparaît comme étant au-delà de l’esprit conceptuel, c’est “non-méditation”.

Au temps de “en un seul point”, la confusion surgit de façon incontrôlée ; au temps de “sans élaboration”, on réalise qu’elle est sans fondement ni racine; au temps de “une seule saveur”, la confusion apparaît en tant que sagesse et au temps de “non-méditation”, on est libre des termes de confusion et non-confusion.

Au moment de “en un seul point” l’idéal est de réaliser l’inséparabilité du calme et du mouvement des pensées ; au moment de “sans-élaboration”, l’idéal est de réaliser l’inséparabilité de confusion et libération; au niveau de “une seule saveur”, I’inséparabilité de l’esprit et des apparences et au niveau de “non-méditation”, I’inséparabilité de méditation et post-méditation. Il est dit que c’est, dans chacun de ces cas, I’achèvement suprême.

Il est dit aussi que l’état d’esprit de “en un seul point” c’est la solidité, celui de “sans élaboration”, c’est méditation et post-méditation, celui de “une seule saveur”, c’est l’unité et celui de “non-méditation”, c’est sa réalisation.

Au niveau de “en un seul point”, on réprime ses pensées ; au niveau de “sans élaboration”, on coupe la racine des pensées ; au niveau de “une seule saveur”, la sagesse spontanée apparaît de l’intérieur ; au niveau de “non-méditation”, on obtient la stabilité.

En bref, les explications des distinctions et les sortes de classifications sont en nombre incalculable et infini mais le point vraiment le plus important est celui-ci : après avoir reconnu la façon d’être naturelle de l’esprit telle qu’elle est, la seule chose importante est de savoir comment conserver cette façon d’être de l’esprit ordinaire, comment demeurer dans cet état sans qu’il soit souillé par des créations mentales.

Extrait de « La lampe immaculée qui éclaire parfaitement le sens du Mahamudra »

 

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