Portrait authentique de la Voie du Milieu

Milarépa

Du point de vue de la vérité ultime
Démons et même Bouddhas n’existent pas,
Pas de méditant ni de méditation,
Ni terres, ni chemins parcourus, ni signes,
Ni résultat, ni kaya et ni sagesse,
Ainsi le nirvana n’existe pas.
Seulement des mots et noms pour désigner
Les trois sphères, le monde et ses habitants.
Non-né, non-existant au commencement,
Ni base, ni existence spontanée,
Pas d’acte karmique, ni de mûrissement,
Même le nom « samsara » n’existe pas.
Ainsi sont les choses du point de vue ultime.
Éma ! si les êtres n’existaient pas
D’où viendraient alors les Bouddhas des trois temps
Puisqu’un effet sans cause, c’est impossible.

Du point de vue de la vérité relative
Le samsara, nirvana, tout existe.
Ainsi sont les enseignements du Bouddha.
L’existence des choses qui apparaissent
Et leur non-existence, leur vacuité,
Ont en essence une saveur unique
C’est pourquoi la connaissance-en-soi
Et connaissance-d’autre n’existent pas.

Tous les phénomènes sont union spacieuse
Et ceux qui ont réalisé cela
Ne perçoivent pas la conscience mais la sagesse,
Ne voient pas des êtres, voient des Bouddhas,
Ne voient pas des phénomènes, voient le réel.
De là naît la force de leur compassion,
Leur pouvoir, leur courage et leur magie ;
Les qualités du Bouddha manifestes
À la manière d’un joyau rare et précieux.
C’est ce que moi, yogi, ai réalisé.

Chant de Milarepa
Traduit par Claudine Mona,

 

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