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Khyabdjé Kalou Rinpoché

À la fin de sa biographie, Khyabdjé Kalou Rinpoché écrivit :

Cultiver de notre mieux la bienveillance, la compassion et l’esprit d’éveil

« Étant donné que nous marchons tous à la suite du Bouddha très bon, il nous faut abandonner de notre mieux tous les actes non vertueux du corps, de la parole et de l’esprit, pratiquer la vertu de notre mieux et cultiver de notre mieux la bienveillance, la compassion et l’esprit d’éveil pour les êtres des six classes qui ont été nos pères et mères et mères aimants, et qui, depuis longtemps, endurent les terribles souffrances du cycle des existences. Il nous faut continuellement cultiver le don et la prise en charge, et nous efforcer de formuler des souhaits dans une vaste optique pour le parachèvement de tous les aspects de l’éveil, la maturation spirituelle des êtres et la création pure des domaines d’éveil.

Visualiser le Lama

Reconnaissant que notre saint lama très bon réunit en lui les Trois Joyaux et les Trois Racines, nous l’imaginons au dessus de notre tête ou bien dans notre cœur et nous le prions avec ferveur ; finalement nous mêlons notre esprit au sien.

Pratiquer en gardant notre esprit vide, clair.

La pratique d’Avalokitesvara (tib. : Tchènrézy) fut enseignée par le Bouddha dans de nombreux sûtras et tantras et fut faite par de nombreux accomplis érudits de l’Inde et du Tibet ; elle est facile à faire et procure de nombreux bienfaits. Prenant le Grand Compatissant comme divinité d’élection, il nous faut réciter son mantra sans interruption ; nous récitons en gardant notre esprit, qui est vide, clair et sans discontinuité, dans un état de non référence, non-saisie, non-dispersion.

Les phénomènes illusoires sont cause de souffrance

Tous les phénomènes illusoires qui se manifestent ont pour essence d’être dépourvu de réalité propre, pour mode d’existence de devenir des objets de bonheur et de souffrance, pour nature l’impermanence. Lorsque, en dernière analyse, ces différentes apparences illusoires, qui sont la base sur laquelle se développent les diverses souffrances du cycle des existences, sont reconnues comme semblables à une projection magique ou à un rêve, la fixation qui s’attache à une réalité intrinsèque en elles, diminue.

Des traditions authentiques qui nous établissent dans une progression spirituel

D’une manière générale, toutes les traditions spirituelles, bouddhistes ou non bouddhistes, s’accordent aux différentes capacités des individus afin de pouvoir les établir sur le chemin des mondes supérieurs et de la libération, leur procurant un refuge de façon temporaire contre les mondes inférieurs, et de façon ultime contre la souffrance de cycle des existences. Du fait qu’elles sont toutes issues de l’activité du parfait éveil, toutes méritent notre confiance. En particulier, au Tibet, le Pays des Neiges, le Dharma s’est exprimé dans différentes traditions : Sakya, Gueloug, Kagyu, Niyngma. Ce Dharma est celui qui fut enseigné par le Bouddha dans les soutras et les tantras. Il est complet et sans erreur ; la lignée des accomplis n’a pas été interrompue ; le courant de la grâce et des initiations n’a pas diminué ; les points capitaux des instructions sur la vérité ultime n’ont pas été altérés ; les fondements théoriques sur le mode d’être n’ont pas été déformés ; le chemin de la méditation qui libère de l’illusion n’a pas été dévié ; les sources vives de l’ambroisie des instructions directes n’ont pas été taries.

Non seulement se sont manifestés dans ces traditions du Tibet de très grands maîtres de l’érudition et de la méditation qui étaient des boddhisattvas ayant atteint les terres de réalisation, mais il y eu aussi d’innombrables personnes qui, tel Djetsune Milarépa, ont manifestement obtenu les qualités qui caractérisent la progression spirituelle.

A chacun son aspiration sans attachement sectaire

Chaque ensemble d’instructions spirituelles constitue un Dharma profond qui a la capacité de conduire jusqu’à l’état d’éveil ; il faut donc éviter de nourrir à l’encontre d’aucun d’eux, attachement sectaire, agressivité ou vues erronées, mais développer pour tous dévotion, respect et regard pur. Il est extrêmement important de pratiquer et de poursuivre jusqu’à son terme le type d’instructions vers lequel notre aspiration nous pousse en raison des connexions établies au cours des vies passées.

Comment accomplir son bien et celui d’autrui  ?

En bref, un renoncement né de la reconnaissance que le cycle des existences est souffrance, une foi envers les trois joyaux fondée sur la lucidité, l’aspiration et la certitude, une dévotion qui considère le lama comme le Bouddha, une compassion qui reconnaît les êtres des trois sphères comme pères et mères, une conduite unissant les deux accumulations de bienfaits et de connaissance primordiale, la phase de création par laquelle les apparences et les sons sont perçus comme divinités et mantra, la phase d’achèvement par laquelle on se maintient dans l’état naturel sans artifice, une vertu qui rejette les désirs de grandeur et l’orgueil, une conduite s’abstenant des fautes comme d’un poison, une confiance rejetant les attachements et les antipathies sectaires, un esprit tourné vers le bien d’autrui par lequel tout être avec lequel on est lié est placé sur le chemin de la libération, telles sont les qualités dont il ne faut pas se départir dès lors qu’on veut suivre la vie de parfaite libération du lama. La suit-on que l’obtention de cette précieuse existence humaine libre et qualifiée prend tout son sens, les souhaits des lamas sont exaucés, la bonté des parents est payée de retour, et l’on accomplit totalement son propre bien et celui d’autrui.

 

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