La pratique de Mahamudra

La pratique de Mahamudra

Vénérable Bokar Rinpotché

Dans le numéro quatre de Dharma, nous avons pu voir pourquoi et comment le bouddhisme propose la méditation comme outil pour travailler avec l’esprit sur la voie de la réalisation. Mahamudra se situe au cœur de cette expérience intérieure. Nous reproduisons ici un enseignement que Bokar Rinpotché donna à Karma-Ling en novembre 1988 et qui fut pour tous une vivante source d’inspiration.

Origine et transmission des enseignements de mahamudra

Le Bouddha a transmis de nombreux enseignements, recueillis sous la rubrique générique des quatre-vingt quatre mille différents enseignements. Ils se divisent en sûtras et tantras. Ceux des tantras, c’est-à-dire ceux du vajrayana, constituent une approche plus profonde et plus directe que ceux des sûtras. Ils présentent deux aspects principaux : la phase de méditation dite de développement (tibétain : kyérim ; écrit : bskyed rim), dans laquelle se développent des formes, et la phase de méditation dite d’achèvement ou de perfection (tibétain: dzorim ; écrit : rzhogs rim). Celle-ci comprend à son tour deux subdivisions : dzorim avec des caractéristiques, et dzorim sans caractéristique. La première est une méditation avec des représentations, la deuxième est une méditation sans représentation. La pratique de mahamudra est de ce dernier type, c’est-à-dire une méditation de dzorim sans forme. Elle est à la fois l’aspect ultime de tous les enseignements et leur quintessence, leur cœur.

Sa source est en le Bouddha Dordjé Tchang (tibétain écrit : rdo rje chang), qui les a transmis au grand accompli indien Tilopa, duquel Nâropa les reçut. Puis Nâropa les transmit à Marpa le traducteur, qui les introduisit au Tibet. C’est de lui que les reçut Milarépa. Puis, Milarépa les transmit à Gampopa, duquel le premier Karmapa (Tusoum Khyènpa) les reçut à son tour. Depuis Tusoum Khyènpa jusqu’à aujourd’hui, ces enseignements se sont transmis de maître à disciple au travers d’une filiation spirituelle ininterrompue jusqu’à notre lama-racine, le seizième Karmapa, et le très vénérable Kalou Rinpotché.

Les éléments pratiques de mahamudra

Je vais développer trois points essentiels, dont la présence permet la réalisation de mahamudra, et dont l’absence empêcherait celle-ci.

Le non-attachement

Le premier de ces trois points est le non-attachement. Les attachements et des fixations sous toutes leurs formes sont un obstacle. On entend par là le fait que nous nous attachons aux manifestations, aux apparences de nos expériences ordinaires, que nous considérons celles-ci comme stables, permanentes, comme ayant une réalité véritable et autonome. Ces attachements, ces fixations, sont la source de nos illusions et l’on peut dire qu’ils constituent le principal obstacle à la réalisation de mahamudra.

Le remède réside principalement en la méditation sur l’impermanence. Il s’agit de faire l’expérience de toutes les apparences du monde comme transitoires et impermanentes. Que ce soit la succession des saisons, le flux des évènements, tout ce que nous expérimentons d’ordinaire est fondamentalement impermanent. Il n’est rien, aucune chose qui échappe aux quatre caractéristiques de l’impermanence :

« Tout ce qui est né meurt ;

Tout ce qui a été érigé s’écroule ;

Tout ce qui a été accumulé s’épuise ;

Tout ce qui s’est regroupé se sépare.

Telle est la nature de l’impermanence. »

Non seulement toutes les apparences et expériences ordinaires sont impermanentes mais elles sont constamment à l’origine de souffrances, de conditionnements et de douleurs.

Ces expériences ordinaires sont telles qu’elles nous soumettent d’abord à la souffrance de la souffrance. On entend par là la souffrance dans son aspect ordinaire : la souffrance physique de la maladie et les souffrances mentales qui viennent de toutes les difficultés que l’on peut rencontrer.

Au-delà de ce premier type de souffrance est ce que l’on appelle la souffrance du changement. On entend par là que nous rencontrons d’ordinaire des joies, des plaisirs mais que ceux-ci sont aussi impermanents : ils changent et disparaissent. Leur disparition, dans la frustration qu’elle amène, est aussi souffrance.

Une troisième forme de souffrance est au-delà des expériences douloureuses ou même agréables au sens commun ; elle se situe dans une sorte d’expérience d’égalité, qui est à la base des autres formes de souffrances. Elle consiste en fait en un conditionnement subtil qui s’appelle « la souffrance inhérente à tout ce qui est composé ».

Quelles que soient notre situation, nos expériences, nous sommes constamment assujettis à ces trois formes de souffrances. Toutes expériences, toutes apparences, sont incluses en celles-ci.

Le premier point est de pouvoir développer une attitude libre d’attachement et de fixation, ce que l’on fait au travers de la reconnaissance à la fois de l’impermanence et du caractère défectueux de toutes les expériences conditionnées (c’est-à-dire du samsara et de ses souffrances). Lorsque nous avons véritablement compris cela, notre esprit se détourne de toutes les manifestations ordinaires, de tous les attachements et fixations habituels, et se tourne pleinement et complètement vers la réalisation de mahamudra. Si l’on peut réaliser toutes choses ainsi, on dépasse le premier et principal obstacle.

Cette attitude de non-attachement et d’absence de fixation peut aussi s’appeler le renoncement. C’est ce qu’on appelle « les jambes de la pratique ». D’habitude, les jambes sont ce qui permet à l’homme d’avancer, de progresser. Ici, dans la pratique de mahamudra, non-attachement et renoncement sont ce qui nous permet de nous engager et de commencer à progresser sur la voie. En ce sens, ils constituent les jambes de la pratique de mahamudra.

L’influence spirituelle

Le deuxième de ces trois points est la nécessité de recevoir l’influence spirituelle de notre lama. Cette influence spirituelle fait mûrir notre esprit et actualise en celui-ci la compréhension de mahâmudrâ. Elle est reçue au travers de notre attitude de dévotion, dévotion signifiant ici le respect et l’admiration, qualités par lesquelles nous devenons réceptifs à l’influence spirituelle du lama, qui inspire en nous la réalisation de mahâmudrâ. Dans cette attitude de dévotion, on adresse nos prières à notre lama, on tourne notre esprit pleinement vers lui, et c’est au travers de cette ouverture de notre esprit que nous devenons le réceptacle de son influence spirituelle.

La dévotion constitue ainsi le deuxième de ces trois points ; elle est la tête de la méditation, ce qui dirige notre esprit dans la direction juste.

D’une façon générale, tous les enseignements bouddhiques insistent sur l’importance d’une direction spirituelle et du guide spirituel pour le cheminement. Cela est tout particulièrement vrai au sein des enseignements du vajrayana, où ce guide prend la forme de ce qu’on appelle le lama-racine, c’est-à-dire notre guide spécifique au niveau le plus intérieur. C’est ce lama qui, au travers de ses instructions, nous fait reconnaître la véritable nature de notre esprit, nous fait reconnaître notre propre esprit comme étant véritablement mahamudra. Ce lama-racine est celui vers lequel on se tourne, celui à qui l’on s’en remet, celui vers qui l’on dirige ses prières et au travers de qui on reçoit l’influence spirituelle, ceci dans la mesure où nous sommes capables de l’envisager comme l’union de tous les aspects du refuge, l’union de tous les lamas de la lignée et l’union des Trois joyaux et des Trois racines. Ce lama-racine a pour nous une bonté remarquable et incommensurable, car c’est notre relation avec lui qui nous permet de réaliser notre esprit comme étant véritablement mahamudra. Cette réalisation est possible au travers de l’attitude de dévotion qui s’exprime dans les différents aspects de service du lama. La tradition en expose trois principaux :

— Le service que nous pouvons lui rendre au travers de nos offrandes, de nos dons, quels qu’ils soient.

— Le service que nous pouvons offrir par notre corps, par notre parole et notre esprit, en mettant ceux-ci à la disposition du lama pour l’aider, de quelque façon que cela puisse être.

— Le troisième service, le plus fondamental, est la pratique : il consiste à savoir recevoir de façon juste les enseignements que nous donne notre lama-racine, à ne pas les gâcher, ne pas les gaspiller, et à les mettre véritablement en pratique.

Par ces trois services, nous pouvons satisfaire notre lama et nous ouvrir à son influence spirituelle. Elle accomplit alors sa fonction opérative transformant notre esprit et actualisant en celui-ci la réalisation de mahamudra. C’est l’influence spirituelle qui fait mûrir et féconde notre esprit. Ces différents types de service et cette attitude de respect et d’admiration, c’est-à-dire de dévotion, sont illustrés par l’ensemble de tous les grands maîtres de la lignée, tel celui de Nâropa pratiquant aux pieds de son maître Tilopa qui lui fit subir vingt-quatre épreuves, ou encore de Milarépa pratiquant de longues années auprès de Marpa avec une ardeur et une diligence incomparables.

Les instructions pratiques

Le troisième point essentiel pour la réalisation de mahamudra va comporter deux subdivisions : les instructions concernant la posture du corps et celles qui s’appliquent à l’attitude de l’esprit. Le corps et l’esprit sont étroitement liés et interdépendants. Une bonne posture corporelle est un adjuvant important pour le positionnement juste et équilibré de l’esprit.

1. La posture physique

Pour ses points principaux, elle est résumée dans ce qu’on appelle les sept points de la posture de Vairocana.

Ce sont :

– Les jambes en vajrasana (posture de lotus),

– La colonne vertébrale droite comme une flèche,

– Le buste dégagé comme un poitrail d’épervier,

– Le menton rentré comme un crochet,

– Le regard vers la pointe du nez,

– La bouche et la langue détendues,

– Les mains dans le geste de l’équanimité.

Ces sept points sont des éléments qui favorisent ensuite le positionnement de l’esprit ; ils sont très importants et très utiles.

Si l’on peut prendre cette posture de Vairocana avec ses sept points, cela est excellent. Si cela paraît difficile ou trop inconfortable, il faut renoncer à cette position mais garder au moins le dos droit. Installé à l’aise, laissant se relâcher les différentes tensions et crispations, on demeure dans un état sans tension et confortable.

2. Ensuite vient la posture de l’esprit.

Dans la pratique de mahamudra, elle est exprimée dans les six dharma de Tilopa.

Il dit :

« Ne pense, ne conçois, ne réfléchis, ne médite, n’analyse, laisse l’esprit « tel quel » en son état naturel. »

— Le premier de ces six points, « ne pas penser », est en rapport avec le passé. Il s’agit que notre esprit ne soit pas dans une attitude de réflexion, de rumination du passé, qu’il ne s’investisse pas dans les pensées en rapport avec ce qui est passé.

— Le deuxième, « ne pas concevoir », est en rapport avec le futur. Il s’agit que notre esprit ne s’investisse pas dans le futur, qu’il n’essaye pas d’extrapoler, d’aller vers ce qui n’est pas encore là.

— Le troisième point « ne pas réfléchir » demande que, dans l’instant présent, on n’essaye pas de faire quoi que ce soit. La pratique de mahamudra ne consiste pas à méditer sur une divinité, pas plus qu’à produire quelque état induit mentalement mais, sans rien fabriquer artificiellement, à laisser l’esprit au repos, en son état naturel.

— Le quatrième « ne pas méditer », signifie de ne pas développer une méditation produite par le mental. Il nous invite à ne pas essayer de faire en sorte que l’esprit soit clair, lumineux, vide, ou luminosité-vide, comme ceci, ou comme cela … sans aucune méditation induite.

— Le cinquième point : « ne pas analyser », nous enjoint de ne pas juger, de ne pas observer l’esprit en nous demandant s’il est bien ainsi ou s’il serait mieux autrement.

— Le sixième et dernier de ces points « laisser tel quel, en son état naturel ». Au-delà des manipulations que l’on pourrait faire dans le présent : intentions de méditation, examens, jugements, au-delà de toutes ces fabrications du mental, nous laissons l’esprit « tel quel », au repos, dans son état naturel.

Ces six points sont ce qu’on appelle les six dharma de Tilopa. Il est important de bien les comprendre, mais au moment de la pratique proprement dite, il ne s’agit pas d’y penser se disant : « il ne faut pas que je réfléchisse au passé, il ne faut pas que je conçoive le futur, il ne faut pas que je fabrique, ni que j’essaye de méditer, ni que je juge ou que je laisse l’esprit dans son état naturel ». Ce n’est pas cela ! Par contre, il s’agit d’abord de bien les comprendre et, ensuite seulement, de méditer laissant notre esprit tel quel, sans artifice et sans distraction : sans quitter son état de repos.

La pratique de mahamudra est quelque chose de très facile dans la mesure où il ne s’agit pas de produire ou de fabriquer quelque chose de particulier, mais d’apprendre tout simplement à laisser l’esprit au repos, en vacance.

En méditant ainsi quelques instants, nous pouvons avoir une certaine expérience ou intuition de ce que j’ai essayé d’évoquer. Il est possible aussi de ne pas voir ce dont il s’agit lorsque l’on dit de laisser l’esprit tel quel, au repos, dans son état naturel. La difficulté à laquelle on est confronté à ce moment-là est que l’esprit n’est pas détendu. Il faut apprendre à relâcher toutes les tensions, les crispations, les fixations de l’esprit.

Une phrase célèbre d’Atisha dit :

« L’esprit est ligoté par ses tensions sans aucun doute se libèrera s’il se détend. »

Dans la pratique de mahamudra, on apprend donc à laisser l’esprit se détendre. Lorsque nous laissons ainsi notre esprit au repos, il arrive que des pensées surgissent : mais nous ne les suivons pas. La pratique consiste à laisser les pensées passer, mais aussi, d’un autre côté, à ne pas être dans un état en lequel on ne reconnaîtrait pas la nature de l’esprit, c’est-à-dire où l’on ne soit pas lucide. Il ne faut pas glisser dans la torpeur, un état opaque et sombre de l’esprit. On reste donc lucide et, petit à petit, découvre ce dont il s’agit. C’est quelque chose qu’on ne peut caractériser, qui apparaît comme une expérience intérieure. Lorsqu’on l’a vécue, on a reconnu ce qu’on appelle mahamudra. Puis, par la pratique, on entretient et cultive constamment cette expérience et la stabilise.

Le positionnement de l’esprit dans la pratique de mahamudra peut se résumer en deux points que l’on appelle l’absence d’artifice et la non-distraction.

– Il s’agit tout d’abord de laisser l’esprit sans artifice, sans fabrication, sans contrainte. Les tensions et les crispations que nous imposons à notre esprit sont autant de contraintes et d’obstacles.

– D’un autre côté, il faut que notre esprit soit sans distraction, c’est-à-dire lucide sans artifice, si celui-ci se détend et se relâche trop, arrive un moment où il n’est plus clair et lucide.

La pratique juste se trouve dans un équilibre entre les artifices et la distraction. Si l’esprit est dans un état fabriqué, il faut le laisser se détendre. S’il est trop détendu, il se perd dans les distractions, c’est-à-dire qu’il divague suivant ses pensées. La position juste est entre les deux.

Les experiences

Lorsque l’on médite ainsi sur mahamudra, différentes expériences se développent progressivement : expériences de félicité, de luminosité, de non-pensée.

Si elles apparaissent en l’esprit, leur découverte peut nous fasciner, nous pouvons penser : « j’ai pratiquement réalisé mahamudra, c’est merveilleux », développer de l’auto-satisfaction et commettre toutes sortes d’erreurs. On peut essayer de reproduire, de retrouver ces expériences. Toutes ces attitudes sont autant d’obstacles au développement juste de la pratique.

Il y a aussi des expériences d’état agité ou perturbé. Ce sont des états particuliers dans lesquels il nous vient toutes sortes de pensées, toutes sortes d’émotions désordonnées.

Par rapport à toutes ces expériences, il est important de rester dans une attitude libre de fixation. Quel que soit le type d’expérience qui survienne dans la pratique, que ces expériences soient agréables ou désagréables, il convient de rester non attaché, libre de fixation, et de continuer à méditer sans attente et sans crainte, sans espoir et sans peur.

La realisation

Dans la pratique de mahamudra, nous développons donc successivement l’expérience des trois points que j’ai expliqués précédemment :

– Le premier point est le non-attachement vis-à-vis de toutes les situations ordinaires, il peut se développer par la compréhension de l’impermanence et des défauts du samsara.

– Le deuxième est l’attitude de dévotion : de respect – admiration, qui nous rend réceptifs à l’influence spirituelle.

– Le troisième est de savoir laisser notre esprit sans distraction, « tel quel » en son état naturel.

Lorsque l’on pratique ces trois points, on traverse petit à petit les différentes étapes de la réalisation de mahamudra :

— La première de celles-ci s’appelle « l’état d’absorption unique ». L’esprit reste alors absorbé d’une façon régulière et constante dans l’expérience de sa propre nature, sans artifice.

— Lorsque cette expérience a été complètement et définitivement stabilisée, s’éveille la deuxième étape : « l’au-delà des projections », ou « l’au-delà des conceptions ». C’est l’état de simplicité fondamentale dans lequel est vue de façon directe et immédiate la nature de l’esprit telle qu’elle est, au-delà des catégories et des représentations.

— La troisième étape est « la saveur unique ». Les expériences extérieures et l’esprit qui les perçoit fusionnent ; la notion d’apparence et la notion d’esprit se confondent en une expérience unique, en une unique saveur.

— Le quatrième niveau s’appelle « la non-méditation ». C’est l’ultime expérience en laquelle toutes les notions de sujet et d’objet, de méditant et de méditation, sont définitivement dépassées.

Ces quatre différentes étapes s’appellent les quatre yogas, ou les quatre unions de mahamudra. Elles correspondent au cheminement au travers des degrés de bodhisattva et chemins de la progression spirituelle. Lorsqu’on a traversé ces quatre yoga, ces chemins et ces degrés de la réalisation spirituelle, arrive la réalisation de Dordjé Tchang, le parfait et ultime état de bouddha.

Celui-ci est pourvu de très nombreuses qualités. Dans sa réalisation, s’actualisent ce qu’on appelle « les trois corps de bouddha », « les cinq sagesses ». Il est dit que, pour son bien propre, se révèle le dharmakaya, le corps de vacuité dont jouit un être éveillé et, pour le bien d’autrui, se manifestent les deux corps formels que sont le sambhogakaya, le corps d’expérience parfaite et le nirmanakaya ou corps d’émanations. Ces deux corps formels se manifestent de façon perpétuelle et œuvrent constamment, pour le bien des êtres, aussi longtemps que le samsara ne s’est pas vidé de ceux-ci. Ces différentes qualités et ces différents pouvoirs actualisés dans la réalisation, autant pour le bien d’autrui que pour le nôtre propre, constituent le fruit ultime de la pratique de mahamudra.

Pour faire de façon véritable la pratique de mahamudra et la réaliser, si l’on a des connaissances vastes et larges cela est bien, mais ce n’est nullement indispensable. On peut très bien faire cette pratique de mahamudra sans avoir une grande érudition.

Les trois points fondamentaux pour la pratique sont ceux que nous avons explicités précédemment : non-attachement, dévotion, et apprentissage du repos de l’esprit dans son état naturel.

Cette pratique est accessible à tout le monde. Pour la mener à bien, deux éléments sont importants :

– Un esprit stable, c’est-à-dire un esprit ferme, un esprit qui ne change pas,

– De l’énergie : une attitude qui nous permette d’être diligent dans la pratique, constant et énergique.

Si nous avons ces deux qualités, nous pouvons faire cette pratique et en actualiser le résultat.

Je vous ai transmis succinctement des instructions de mahamudra. Faites en sorte que ces instructions soient pour vous autre chose que des paroles entendues un soir, et essayez de les mettre en pratique, régulièrement. Pour conclure, je vais faire des prières, des souhaits, pour que ces instructions puissent vous être utiles, pour que vous soyez capables de les pratiquer et, au travers de leur pratique, d’en développer les résultats.

(traduit oralement par L. Denis Teundroup)

 

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