INTRODUCTION
Cet ouvrage, la Roue du Dharma, est une sorte de Lamrimལམ་རིམ་, c’est-à-dire littéralement, d’exposé des étapes de la voie qui en présente les notions essentielles dans la terminologie traditionnelle.
Il est destiné à ceux qui étudient le Dharma en tibétain pour leur donner la terminologie clé contextualisée dans la progression de la voie d’éveil.
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« Hommage au maitre et protecteur, le vénérable Mañjuśrī. »
བླ་མ་ |
དང |
མགོན་པོ་ |
རྗེ་བཙུན |
འཇམ་དཔལ་དབྱངས་ |
ལ་ |
ཕྱག་འཚལ་ལོ |
Lama | et | Protecteur | Vénérable | Mañjuśrī | à | Je rends hommage |
Hommage au maître et protecteur, le vénérable Mañjuśrī.
Comme dans tout traité traditionnel, on commence par rendre hommage à la lignée et à la source d’inspiration. On rend hommage au maître en son aspect de Manjusri, le Bouddha Bodhisattva de l’intelligence éveillée, de la connaissance, de la compréhension, des études.
C’est ainsi à Manjusri, qu’on rend particulièrement hommage dans un texte dédié aux études.
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Remarques sur l’étude du tibétain et les expressions tibétaines du Dharma
Le tibétain classique est une langue sacrée qui est très précieuse pour les pratiquants diligents. En effet, entrer dans l’intelligence du Dharma en tibétain est entrer dans une matrice linguistique et conceptuelle cohérente qui a été conçue et élaborée par des Eveillés.
Comprendre le Dharma en tibétain est d’une richesse exceptionnelle et permet de dissiper nombre de confusions intellectuelles qui viennent, dans nos langues occidentales, du flou et de la confusion des mots et des concepts.
Ainsi dans l’introduction de son Dictionnaire de la philosophie, André Lalande fait remarquer que des mots comme « nature » et « essence », ou « personne » et « individu », peuvent avoir des sens opposés suivant les auteurs.
S’il est difficile de changer d’esprit en changeant de cerveau, une excellente façon de changer d’esprit est d’apprendre le tibétain.
S’agissant du vocabulaire et des expressions, il est important de remarquer que beaucoup des termes traditionnels du tibétain classique n’ont pas d’équivalents exacts en français; il s’agit donc de trouver des approximations. Une excellente méthode est de le faire avec une aura de significations, en cherchant d’abord le sens racine que l’on met au milieu de l’aura. Ce sens racine on le cherche dans l’étymologie, le sens fondamental et aussi dans ce que le terme signifie en termes d’expérience et de vécu. C’est là un point délicat ; en effet, une véritable traduction nécessite une réalisation, une expérience réelle de ce que le texte exprime et signifie. Une véritable traduction demande un passage par l’expérience authentique qui est le lieu dans lequel peuvent, au mieux, se trouver les équivalences.
Des traductions cantonnées à des équivalences linguistiques restent très limitées. Ainsi y a-t-il eu chez les traducteurs tibétains deux approches : l’approche de la traduction du sens དོན་འགྱུར་ et l’approche de la traduction littérale ཚིག་འགྱུར་ Il est donc important de comprendre dans l’expérience et d’apprendre à relier les concepts à une expérience vécue. C’est l’approche yogique que nous suivons.
La particularité de l’approche dans ce Lamrimལམ་རིམ་est de présenter les termes du Dharma contextualisés dans l’expérience de la voie depuis la base, jusqu’au fruit. Cette présentation facilite la compréhension, l’intelligence et son intégration dans l’expérience. C’est aussi un puissant moyen mnémotechnique.
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Texte Racine
(Relevant de la façon de faire traditionnelle, le texte racine qui précède le commentaire principal revêt une grande importance car il donne le plan et la structure d’un traité. Habituellement mémorisé, il est le fil qui permet de dérouler toute l’intelligence d’un texte.)
LA MATRICE DHARMA
‘Dharma’ est toutes réalités, tout ce que je suis et tout ce que je vis :
Dharma est phénomènes, enseignement de la réalité et réalité ultime.
Le Buddhadharma, l’enseignement du Bouddha n’est pas une religion,
Mais une spiritualité sans dogme, une science de l’esprit.
Une phénoménologie libératrice.
Qui fait réaliser l’interdépendance altruiste (IA),
Vacuité et amour altruiste,
Qui sont harmonie, santé et bonheur (3H).
Les instructions du maître sont la clé de la grande réalisation.
Le Dharma, sa voie et son fruit sont présentés dans le paradigme cognitif,
Qu’est la matrice Dharma : ‘Base-Voie-Fruit’ (BVF).
La base est le fruit voilé (F+v = B),
Le fruit est la base dévoilée (B-v = F),
La voie est le dévoilement-développement (V = Dév-Dév).
La matrice du Dharma (MD)
Est aussi la matrice de la Claire Lumière Éternelle (CLÉ)
Ou encore la matrice de la Nature Omniprésente (NA OM),
Cette matrice BVF est la voie yogique universelle de la libération absolue.
LA BASE : ‘L’ESPRIT ET LA NATURE DE L’ESPRIT’
La base (B) est l’esprit habituel, duel, la conscience sur fond de gnose (F).
La gnose (jnâna) est l’expérience primordiale, la nature de l’esprit,
La nature de la cognition ou Nature absolue (NA).
L’esprit a ainsi deux états imbriqués :
Illusionné et éveillé. Impur et pur,
Ces deux états se mélangent, constituant une réalité double :
De fond et de surface,
En laquelle illusion et réalité s’entremêlent (s’emmêlent).
La réalité est double, voilée et dévoilée
Relative et fondamentale,
De surface et ultime :
Apparente, vide de soi, illusoire
Et fondamentale, pleine de qualités.
La voie conduit de la conscience à la gnose,
Son expérience a trois dimensions concomitantes : les trois Corps ou Trikâya (OCB).
Finalement : la conscience est le double voile
De la nature de l’esprit :
Le voile de l’illusion duelle (SOR)
Et celui des passions conflictuelles (ARI).
La personne consciente que je suis
Est composée de cinq constituants
Et ses expériences se déploient dans les champs cognitifs de six sens.
La phénoménologie Cittamâtra, ‘Rien qu’esprit’
Distingue huit consciences.
La conscience fondamentale
Est la substance universelle base de tout.
Elle est le substrat à partir duquel se manifestent
Les sept autres consciences habituelles.
La conscience souillée
Et les six consciences sensorielles.
Les cycles, pulsations, de ‘l’esprit-conscience-expérience’
Font les vies, les morts et naissances,
Des états multiples de la conscience, le samsara.
Qui comprend trois états et six mondes.
Le cycle du samsara est décrit en bardos
Qui se génèrent en coproduction interdépendante.
La conscience y tourne induite et conditionnée par le karma.
LA VOIE
LE FRUIT
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