De l’expérience éveillée à l’expérience ordinaire.
Sur le schéma de la roue du Dharma, les deux traits noirs indiquent le passage de l’expérience éveillée, à l’expérience ordinaire.
Ce cycle se déroule habituellement ainsi que cela se passe dans la succession des pensées ou des états de conscience avec un entre-deux, un bardo d’expérience première, qui se vit à l’insu de la conscience.
La présentation cyclique décrit une succession d’états de conscience comme le font les douze facteurs de l’émergence en coproduction, pratkyasamutpāda. Ce cycle se perpétue aussi longtemps qu’il y a des empreintes, des informations qui reforment et réinforment de nouveaux états de conscience. Ces empreintes petit à petit se dissipent sur la voie, elles s’épuisent, se dissolvent jusqu’à leur épuisement final qui est l’éveil, la libération, A ce point, l’expérience éveillée ne redevient jamais l’expérience habituelle.
L’expérience éveillée est permanente, les propensions à la dualité, les samskara, འདུ་བྱེད་ s’étant épuisées. Une métaphore qui l’illustre est celle de la lampe à beurre, le beurre de la lampe étant les imprégnations, les propensions karmiques à la dualité, les samskara, la flamme, étant l’individualité. Lorsque le beurre est épuisé, c’est le grand épuisement, la grande extinction, l’illumination.
Remarque : les termes peuvent être utilisés de façon paradoxale : l’illumination, c’est la grande extinction, illumination qui est la naissance à la claire lumière et l’extinction de l’individualité du soi, l’ego duel.
Il y a une continuité de la conscience, au sens où dans notre expérience habituelle, avant que les samskara ne soient épuisés, la conscience fonctionne dans son cycle comme une pulsation d’instants de conscience et entre les instants de conscience, comme on le disait précédemment il y a des interstices, des bardo, des instants de dessaisie.
Ce cycle de la conscience, on peut le retrouver d’ailleurs dans le cycle des différents bardo. (cf. le cycle des douze facteurs interdépendants)
Le Mahayana et les trois corbeilles སྡེ་སྣོད་གསུམ་
Les trois corbeilles sont les trois grandes catégories qui ont été utilisées pour classer les enseignements du Bouddha.
Lors des premiers conciles, certains ont récité la discipline, le Vinaya, d’autres les Sutra, c’est- à -dire les épisodes de la vie du Bouddha, qui ont été à l’origine d’un enseignement : « Ainsi une fois ai-je entendu… », et aussi l’Abhidharma qui est la phénoménologie.
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སྡེ་སྣོད་གསུམ་ sk. tripiṭaka, les trois corbeilles
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སྡེ་ classe
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སྡེ་སྣོད་ corbeille
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གསུམ་ trois
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འདུལ་བ་ le Vinaya, la discipline
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མདོ་ les Sūtra
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མདོ་ littéralement résumé, épisode
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ཆོས་མངོན་པ་ l’Abhidharma, le dharma abstrait
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མངོན་ l’expérience directe, la phénoménologie
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Cette classification en trois corbeilles vient des premiers conciles.
Dans la tradition orale, lors des premiers Sutra, les grands disciples se sont souvenus des paroles du Bouddha, les ont récitées et cela a donné lieu à une compilation.
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