1. ཕུང་པོ་ལྔ Les cinq constituants

La personne consciente que je suis

Est composée de cinq constituants

Et ses expériences se déploient dans six champs cognitifs.

Les cinq constituants, que l’on dit en tibétain ཕུང་པོ་ལྔ, sont les cinq constituants de l’expérience habituelle, les cinq facteurs qui produisent l’individualité.

Ce que je suis et vis habituellement est composé de cinq constituants.

    1. གཟུགས་ la forme

L’agrégat de la forme, est le premier constituant.

Dans la Prajñāpāramitā Hridaya Sutra, on lit : « La forme est vide, le vide est forme, il n’est de forme autre que le vide ».

Il y a deux aspects de la forme, la forme fondamentale et la forme surimposée.

La forme fondamentale est l’expérience première, qui, dans son caractère primordial, a aussi un caractère initialement vide. La forme surimposée est la projection ou le début de la saisie duelle, c’est la naissance de la dualité.

    1. ཚོར་བ་ la sensation

Ensuite, la forme est sentie.

Ce qu’on l’on nomme sensation est l’expérience la plus élémentaire, c’est la situation par rapport à « une référence autre » dans ce que ce positionnement à cette référence a de plus élémentaire, simplement positif, négatif ou neutre. Positif : agréable ; négatif, désagréable, neutre, indifférent.

C’est ce qu’on nomme les trois types de sensations.

      1. ཚོར་བ་གསུམ་ les trois sensations

    1. འདུ་ཤེས་ les conceptions, nominations

Ensuite འདུ་ཤེས ཕུང་པོ་, les conceptions, c’est aussi la nomination ; nommer, dénommer les choses, recouvrir l’expérience avec un nom. Ce peut être envisagé comme une perception.

    1. འདུ་བྱེད་ les informations

Le quatrième constituant est saṃskāra, les tendances formatrices ou les informations qui vont amener dans l’expérience une dimension de volition ou d’impulsion.

Cela s’appelle aussi les formations mentales.

    1. རྣམ་ཤེས་ la conscience

Puis le témoin, l’expérimentateur de l’ensemble de cette situation est la conscience à laquelle se joignent aussi les facteurs informatifs, cognitifs ou pulsionnels.

On peut illustrer cela par l’exemple classique de la métaphore du « Gong ». Le coup de gong au départ est juste une vibration sonore. C’est le niveau de la forme. Cette forme est subtilement entendue, prise comme référence toute simple. La forme sonore, au début, n’est ni particulièrement agréable ni désagréable, on pourrait dire que c’est neutre. Si on aime bien le gong, on dira que c’est agréable, c’est le niveau de la sensation.

Puis on reconnaît ce dont il s’agit : « Ah Gong ! ». On en est à la nomination, à la conception.

« Gong ? » Ce peut être l’heure de la méditation ou du repas, et cette information amène une dynamique qui va orienter une action. Cette action concerne la conscience du sujet qui est le témoin et expérimentateur de l’ensemble du processus.

 

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