La relique dent de chien

Kyabdjé Kalou Rimpoché

Si vous avez confiance,
vous pouvez
recevoir la grâce
même d’une dent de chien…

Kalou Rinpoché parle avec une simplicité lucide de la difficulté qu’il y a à voir la nature de Bouddha dans un gourou qui a des défauts humains. Il montre en même temps l’intérêt que cela représente, non pas pour lui, mais pour nous…

Le maître accorde plus de grâces que les bouddhas et bodhisattvas car sa fonction est de nous conduire tout au long du chemin. Il y a toutes les chances pour que notre enseignant soit de fait une émanation du Bouddha, car ce dernier a dit un jour que, dans les temps de décadence, les Bouddhas apparaîtront sous la forme des enseignants en personne. Dans la mesure où les disciples en auront la conviction, ils en recevront les fruits. Il se peut que notre maître ne soit pas totalement éveillé. Mais, s’il a une transmission authentique de la grâce et de l’enseignement de la lignée, tout ce qui nous reste à faire est de le considérer comme totalement éveillé, pour en tirer les mêmes bénéfices que s’il l’était réellement.

Du point de vue de l’enseignant, la réalisation totale peut manquer, mais si du point de vue de l’étudiant, foi et dévotion ne manquent pas, l’étudiant recevra alors la grâce correspondante de la lignée authentique.

Il y a un proverbe tibétain qui dit : « Si vous avez confiance, vous pouvez recevoir la grâce, même de la dent d’un chien.

Extrait traduit : The Gem Ornament of Manifestation Oral Instructions – Kalou Rinpoché © 1986 – Snow Lion Publications, Ithaca, New York.

La relique dent de chien

Une vieille tibétaine pratiquante du dharma avait un fils commerçant qui, pour son négoce, se rendait fréquemment en Inde.

Sa mère un jour lui dit :

« L’Inde est le pays du Bouddha Sakyamuni ; s’il-te-plaît rapporte quelque relique de lui qui puisse servir de support à ma dévotion. »

La fils partit mais, accaparé par les soucis de ses affaires, oublia la requête de sa mère et revint les mains vides. Il manqua ainsi à sa parole plusieurs fois de suite, et la vieille mère désespérait d’avoir sa relique avant de mourir. Elle lui dit un jour :

« Si tu oublies encore lors de ton prochain voyage, à ton retour je me tuerai devant toi. »

Mais le fils affairé oublia de nouveau, et de retour s’approchant de la maisons familiale, il se souvint des paroles de sa mère. Craignant qu’elle ne mit à exécution ses menaces, il se demanda que faire.

Sur le bord de la route il vit un crâne de chien ; il en arracha une dent qu’il enveloppa soigneusement dans un tissu précieux.

De retour à la maison il dit :

« Regarde, maman, ce que je t’ai rapporté : une dent du seigneur Bouddha Sakyamuni lui-même ! »

Sa mère le crût et, ravie, plaça la dent sur son autel et effectua prières et offrandes avec une très grande ferveur. Il est dit que la dent fit apparaître des perles miraculeuses et lorsque la vieille femme mourut, des signes extraordinaires se manifestèrent.

Une dent de chien n’a pas en elle-même d’influence spirituelle particulière, mais la force et la confiance de cette vieille femme qui la considéra comme la dent du Bouddha lui fit rencontrer l’influence spirituelle des trois joyaux.

L’influence spirituelle des trois joyaux est omniprésente, c’est la confiance qui nous y ouvre.

 

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