L’Union de Mahamoudra et de Dzogchèn
Kalou Rinpoché
L’absence de fabrications mentales est mahamudra,
L’absence de déterminations est madhyamaka,
« Tout résumé ici » est maha-ati
La connaissance d’un comprend le sens de tous.
Puisse cette certitude de la réalisation être obtenue.
Karmapa III, « Les Souhaits de mahamudra »
Les enseignements et pratiques de Mahamudra ou de Dzogchèn sont le cœur et la quintessence du dharma. Ils sont l’expérience de la non-dualité, la réalisation de la vacuité, la nature fondamentale de l’esprit. Cette réalisation est la dissipation de tous les voiles recouvrant la nature de l’esprit, la nature de bouddha. Quels que soient l’existence que nous pouvons avoir menée et le cheminement que nous avons pu faire, si nous arrivons à cette réalisation, elle est une et unique, et en elle se trouve accompli le fruit ultime.
Mahamudra, “le grand symbole”, ou dzogchèn, “la grande perfection”, sont véritablement au-delà de la distinction entre méditation et non-méditation ; aussi n’est-il pas vraiment approprié de les nommer d’une façon ou d’une autre.
Comme ils sont l’aboutissement de toutes les pratiques, on peut conventionnellement dire qu’ils sont la plus haute forme de méditation.
Certaines personnes font une distinction entre dzogchèn et mahamudra, mais elle est inutile car, fondamentalement, ce sont deux noms pour la même expérience. Simplement différentes lignées emploient des méthodes d’enseignement variant légèrement, mais conduisant à la même réalisation.
La pleine réalisation de mahamudra ou de dzogchèn libère complètement de toute ignorance ; mais celui qui l’a “presque” atteinte et pense avoir compris quelque chose qui serait dzogchèn ou mahamudra, est dans une situation très périlleuse. Comme il est encore sujet à l’ignorance, il est en danger de reprendre naissance sous la forme de quelque créature insensible et bornée ! Il est donc essentiel de toujours suivre fidèlement ce qu’enseigne le lama et de ne pas être arrogant, pensant avoir compris.
Dans la lignée Kagyu, qui transmet principalement mahamudra, plusieurs noms sont donnés à ses différentes présentations. Par exemple, dans la tradition Karma-Kagyu, mahamudra est souvent l’introduction aux Trois corps du bouddha ; dans la tradition Changpa-Kagyu, le mahamudra-reliquaire, mahamudra est envisagé comme un reliquaire contenant la nature de l’esprit. Il y en a encore beaucoup d’autres mais, pour l’essentiel, toutes enseignent la même chose.