La tradition shangpa kagyu
Khyabjé Bokar Rinpoché
La lignée Shangpa est une des huit lignées de transmission dans la tradition tibétaine. Ses courants lointain, proche et très proche initiés respectivement par Kyoungpo Neljor, Thangtong Gyalpo et Taranatha furent tous trois inspirés par la jñana dakini Niguma. Bokar Rinpoché met ici en valeur la pureté et la profondeur des enseignements shangpa, tout en soulignant la nécessité de respecter les différentes traditions.
Certaines traditions tibétaines mettent l’accent sur l’étude, la compréhension théorique des enseignements, d’autres sur l’expérience méditative directe. Parmi les secondes, nous pouvons parler des huit véhicules de pratique, des approches qui préconisent l’expérience intérieure immédiate ; toutes étaient représentées au Tibet. Ce sont les traditions nyingmapa, kadampa, shangpa kagyu, marpa kagyu, chidjé, dordjé gnenpa, djordrouk et lamdré. Historiquement, la lignée Shangpa à laquelle nous nous rattachons trouve son origine dans la personne de Kyoungpo Neljor, le yogi de Kyoungpo. Il avait étudié dans son enfance les doctrines bönpo et nyingmapa mais, insatisfait, il se rendit en Inde en quête de l’essence de l’enseignement. Il pratiqua sous la direction de nombreux lamas parmi lesquels se détachent les deux dakinis de connaissance, Niguma – née en pays musulman dans l’Inde occidentale – et Sukhasiddhi. Les voyages de Kyoungpo Neljor en Inde et au Népal sont à peu près contemporains de ceux de Marpa le Traducteur.
Ces deux dakinis transmirent à Kyoungpo Neljor l’expérience directe de l’ultime réalisation spirituelle qu’elles avaient reçue du bouddha Vajradhara. Outre ces deux êtres de sagesse, Kyoungpo Neljor eut treize maîtres principaux dont quatre sont prééminents : Maitripa, Rahula, Dorjé Denpa et Dorjé Jigmé Joungné, enseignants fameux de l’époque. Il rencontra en tout 150 instructeurs grâce auxquels il devint dépositaire de la totalité des enseignements. Les ayant réalisés et atteint le but final, il fut bientôt connu comme « le maître aux cinq ultimes » (tartouk ngaden, mthar thug Inga Idan). « Cinq ultimes » signifie qu’il avait actualisé les cinq plus hauts aspects de la divinité : son corps, la forme de la divinité, comme Guhyasamaja, sa parole, Mahamaya, son esprit, Chakrasamvara, ses qualités, Hevajra et son activité en tant que Vajrabhairava.
Il introduisit et diffusa au Tibet les doctrines reçues en Inde, en particulier dans les provinces centrales de U et Tsang, et tout spécialement dans une région nommée Chang, d’où son autre nom : « le lama de Chang ». Kyoungpo Neljor quitta son corps à l’âge de 150 ans ; ses disciples se comptaient par milliers – 180 000 selon la tradition – tant dans les régions centrales que dans la province orientale du Kham. Parmi eux, cinq sont remarquables par leur valeur et un sixième, Motchogpa, dépositaire de l’entière tradition, fut prééminent.
Des aspects théorique et pratique, c’est surtout ce dernier qu’il légua à Motchogpa (rmo cog pa rin chen brtson ‘grus) ; à travers lui, il passa à Kyergangpa (dbon ston skyer sgang pa), puis à Sanguié Gnenteun (sangs rgyas gnyan ston), Sanguié Teunpa (sangs rgyas ston pa). Sept générations s’écoulèrent ainsi durant lesquelles ces enseignements se transmirent uniquement de bouche à oreille, transmission orale qui répond à une injonction de Niguma. Passé ce terme, ils furent couchés par écrit et la filiation devint à la fois orale et écrite. Transmise de façon ininterrompue, elle parvint intégralement à mon propre lama racine, Kalou Rinpoché.
La lignée Shangpa comprend trois courants : lointain, proche et très proche. Le courant lointain trouve son origine en Vajradhara, puis Niguma, Kyoungpo Neljor, etc. La lignée proche débute à l’époque du quatrième Karmapa, en la personne du grand accompli Tangtong Gyalpo (thang stong rgyal po), qui eut la vision de Niguma et dont il reçut de nombreuses doctrines. La tradition très proche est liée au vénérable saint Taranatha (XVIIIème siècle). Il fut également inspiré par une vision de Niguma, laquelle lui donna les instructions qui sont à la source de ce courant. Taranatha est connu principalement comme celui à qui l’on doit les enseignements djordrouk (sbyor drug) associés au tantra de Kalachakra, ce qui en fait l’initiateur de deux filiations : djordrouk et la lignée Shangpa très proche.
Par la suite, la pratique des doctrines shangpa se fit plus rare mais se poursuivit néanmoins pour parvenir finalement entre les mains du huitième Sitou Rinpoché, Tcheuki Djoungné (XVIIIème siècle), qui était aussi un détenteur de la tradition karma kagyu. Il établit un centre de pratique de ces deux courants et fut ainsi à l’origine de la lignée dont nous avons hérité. Les enseignements passèrent à son successeur, Gningjé Wangpo, puis au premier Jamgön Kongtrul et à Kalou Rinpoché.
Kalou Rinpoché devint le principal détenteur de la lignée Shangpa qu’il transmit d’abord au Tibet oriental, dans le Kham, dans les centres de retraite du monastère de Pelpoung, puis à différents lamas Guélougpa au Tibet central, au Bhoutan et ultérieurement en Inde. Il établit en particulier plusieurs centres de retraites à Sonada (Sikkim), le monastère indien de Kalou Rinpoché et le principal lieu de diffusion de ces enseignements.
Qu’est-ce qui fait la profondeur de notre lignée ? Dans toutes ses expressions, la parole du Bouddha est extrêmement vaste et profonde, et il convient d’avoir pour elle un immense respect. Sont tout spécialement profonds les huit véhicules de la pratique, la tradition de l’intériorité et, parmi ces huit, il est dit que la tradition shangpa se distingue par sa valeur. Elle est remarquable par trois aspects : son origine, ses enseignements, son influence spirituelle.
Toutes ses doctrines ont été transmises exclusivement par des êtres à la réalisation complète, de grands bodhisattvas. Aucun de ses transmetteurs ne fut un être ordinaire.
Ses enseignements sont précieux car, non seulement ils ont leur origine dans la dakini de sagesse Niguma, mais ils n’ont subi aucune altération qui serait due à l’intellect de personnes non réalisées, aux concepts et idées ordinaires. C’est une transmission d’être éveillé à être éveillé.
Enfin, elle est remarquable par son influence spirituelle car, même en cette époque sombre et dégénérée qui est la nôtre, elle possède encore le pouvoir d’éveiller à la pleine réalisation.
Il existe bien sûr des biographies détaillées sur la vie des différents maîtres qui composent cette lignée, mais il n’est pas possible ici d’en traiter par le menu. Je souhaitais simplement vous présenter succinctement les grandes lignes de notre tradition et quelques-unes de ses particularités. On trouve aussi une histoire développée de la transmission des huit véhicules en Inde puis au Tibet. Etudier la formation de ces courants éveillera une confiance profonde en eux et, plus fondamentalement, en la parole du Bouddha proprement dite. Cette confiance nous permettra de la mettre en application, ce qui est l’essentiel. Si vous n’avez pas la possibilité d’entreprendre cette étude, retenez au moins que les traditions shangpa et karma kagyu véhiculent le cœur de cette parole, en n’oubliant pas, toutefois, que celle-ci est également complète dans les autres filiations tibétaines. Ainsi, tout en comprenant la profondeur de la lignée à laquelle vous vous rattachez, vous devez aussi savoir que celle-ci se retrouve dans d’autres expressions. Nous devons les honorer et les respecter sans développer aucune sorte d’orgueil vis-à-vis de notre tradition et de condescendance à l’endroit des autres. Tout cela serait extrêmement négatif.
Ce que je vous dis est non seulement valable pour les huit lignées établies au Tibet, mais pour l’ensemble des différentes formes de bouddhisme dans quelque pays que ce soit. Cette attitude ouverte doit se retrouver à l’égard de toutes les religions authentiques existant dans le monde, juive, chrétienne, musulmane, hindouiste… Vous devez les reconnaître comme des expressions particulières de l’activité éveillée et ne pas vous dire : « Je suis bouddhiste » en vous considérant détenteur de l’unique vérité. Montrez-vous tolérant, la tradition bouddhique est universaliste. Mais que votre tolérance ne vous dispense pas d’être vigilant, car nous vivons une époque où, à côté des voies authentiques, se répandent des pseudo-traditions, simulacres sans rattachement véritable, de simples produits de la pensée d’êtres ordinaires. Celles-ci ne sauraient mener à l’éveil. Tout en cultivant une vision large des choses, nous devons veiller à maintenir un rattachement traditionnel sans faille.
Une autre erreur à éviter : ne papillonnez pas, ne vous dispersez pas en pensant que, puisque toutes sont bonnes, vous pouvez les suivre et les pratiquer toutes ! Le syncrétisme n’amène que la confusion, et il est important de s’engager dans la tradition avec laquelle on se sent en harmonie et qui inspire. Celle-ci une fois choisie, qu’on la mette en œuvre dans la mesure de ses moyens.
Il est particulièrement conseillé de comprendre que notre tradition n’a pas une origine humaine ; elle n’a pas été inventée par une personne ordinaire, mais est née dans l’esprit du Bouddha dont la réalisation dépasse le monde. Cette doctrine, vieille de vingt-cinq siècles, a été transmise dans son intégralité, dans la lettre et dans l’esprit et sans interruption par des êtres éveillés. De quelque façon que vous l’examiniez, elle vous apparaîtra cohérente, sans contradictions et, étant le parfait véhicule d’une influence spirituelle exceptionnelle, dotée de toutes les excellences pour vous mener à l’ultime réalisation.
Extrait de Bokar Rinpoché Dharma et vie quotidienne Enseignements du bouddhisme tibétain Ed Prajña 1990
La tradition shangpa kagyu
Khyabjé Bokar Rinpoché
La lignée Shangpa est une des huit lignées de transmission dans la tradition tibétaine. Ses courants lointain, proche et très proche initiés respectivement par Kyoungpo Neljor, Thangtong Gyalpo et Taranatha furent tous trois inspirés par la jñana dakini Niguma. Bokar Rinpoché met ici en valeur la pureté et la profondeur des enseignements shangpa, tout en soulignant la nécessité de respecter les différentes traditions.
Certaines traditions tibétaines mettent l’accent sur l’étude, la compréhension théorique des enseignements, d’autres sur l’expérience méditative directe. Parmi les secondes, nous pouvons parler des huit véhicules de pratique, des approches qui préconisent l’expérience intérieure immédiate ; toutes étaient représentées au Tibet. Ce sont les traditions nyingmapa, kadampa, shangpa kagyu, marpa kagyu, chidjé, dordjé gnenpa, djordrouk et lamdré. Historiquement, la lignée Shangpa à laquelle nous nous rattachons trouve son origine dans la personne de Kyoungpo Neljor, le yogi de Kyoungpo. Il avait étudié dans son enfance les doctrines bönpo et nyingmapa mais, insatisfait, il se rendit en Inde en quête de l’essence de l’enseignement. Il pratiqua sous la direction de nombreux lamas parmi lesquels se détachent les deux dakinis de connaissance, Niguma – née en pays musulman dans l’Inde occidentale – et Sukhasiddhi. Les voyages de Kyoungpo Neljor en Inde et au Népal sont à peu près contemporains de ceux de Marpa le Traducteur.
Ces deux dakinis transmirent à Kyoungpo Neljor l’expérience directe de l’ultime réalisation spirituelle qu’elles avaient reçue du bouddha Vajradhara. Outre ces deux êtres de sagesse, Kyoungpo Neljor eut treize maîtres principaux dont quatre sont prééminents : Maitripa, Rahula, Dorjé Denpa et Dorjé Jigmé Joungné, enseignants fameux de l’époque. Il rencontra en tout 150 instructeurs grâce auxquels il devint dépositaire de la totalité des enseignements. Les ayant réalisés et atteint le but final, il fut bientôt connu comme « le maître aux cinq ultimes » (tartouk ngaden, mthar thug Inga Idan). « Cinq ultimes » signifie qu’il avait actualisé les cinq plus hauts aspects de la divinité : son corps, la forme de la divinité, comme Guhyasamaja, sa parole, Mahamaya, son esprit, Chakrasamvara, ses qualités, Hevajra et son activité en tant que Vajrabhairava.
Il introduisit et diffusa au Tibet les doctrines reçues en Inde, en particulier dans les provinces centrales de U et Tsang, et tout spécialement dans une région nommée Chang, d’où son autre nom : « le lama de Chang ». Kyoungpo Neljor quitta son corps à l’âge de 150 ans ; ses disciples se comptaient par milliers – 180 000 selon la tradition – tant dans les régions centrales que dans la province orientale du Kham. Parmi eux, cinq sont remarquables par leur valeur et un sixième, Motchogpa, dépositaire de l’entière tradition, fut prééminent.
Des aspects théorique et pratique, c’est surtout ce dernier qu’il légua à Motchogpa (rmo cog pa rin chen brtson ‘grus) ; à travers lui, il passa à Kyergangpa (dbon ston skyer sgang pa), puis à Sanguié Gnenteun (sangs rgyas gnyan ston), Sanguié Teunpa (sangs rgyas ston pa). Sept générations s’écoulèrent ainsi durant lesquelles ces enseignements se transmirent uniquement de bouche à oreille, transmission orale qui répond à une injonction de Niguma. Passé ce terme, ils furent couchés par écrit et la filiation devint à la fois orale et écrite. Transmise de façon ininterrompue, elle parvint intégralement à mon propre lama racine, Kalou Rinpoché.
La lignée Shangpa comprend trois courants : lointain, proche et très proche. Le courant lointain trouve son origine en Vajradhara, puis Niguma, Kyoungpo Neljor, etc. La lignée proche débute à l’époque du quatrième Karmapa, en la personne du grand accompli Tangtong Gyalpo (thang stong rgyal po), qui eut la vision de Niguma et dont il reçut de nombreuses doctrines. La tradition très proche est liée au vénérable saint Taranatha (XVIIIème siècle). Il fut également inspiré par une vision de Niguma, laquelle lui donna les instructions qui sont à la source de ce courant. Taranatha est connu principalement comme celui à qui l’on doit les enseignements djordrouk (sbyor drug) associés au tantra de Kalachakra, ce qui en fait l’initiateur de deux filiations : djordrouk et la lignée Shangpa très proche.
Par la suite, la pratique des doctrines shangpa se fit plus rare mais se poursuivit néanmoins pour parvenir finalement entre les mains du huitième Sitou Rinpoché, Tcheuki Djoungné (XVIIIème siècle), qui était aussi un détenteur de la tradition karma kagyu. Il établit un centre de pratique de ces deux courants et fut ainsi à l’origine de la lignée dont nous avons hérité. Les enseignements passèrent à son successeur, Gningjé Wangpo, puis au premier Jamgön Kongtrul et à Kalou Rinpoché.
Kalou Rinpoché devint le principal détenteur de la lignée Shangpa qu’il transmit d’abord au Tibet oriental, dans le Kham, dans les centres de retraite du monastère de Pelpoung, puis à différents lamas Guélougpa au Tibet central, au Bhoutan et ultérieurement en Inde. Il établit en particulier plusieurs centres de retraites à Sonada (Sikkim), le monastère indien de Kalou Rinpoché et le principal lieu de diffusion de ces enseignements.
Qu’est-ce qui fait la profondeur de notre lignée ? Dans toutes ses expressions, la parole du Bouddha est extrêmement vaste et profonde, et il convient d’avoir pour elle un immense respect. Sont tout spécialement profonds les huit véhicules de la pratique, la tradition de l’intériorité et, parmi ces huit, il est dit que la tradition shangpa se distingue par sa valeur. Elle est remarquable par trois aspects : son origine, ses enseignements, son influence spirituelle.
Toutes ses doctrines ont été transmises exclusivement par des êtres à la réalisation complète, de grands bodhisattvas. Aucun de ses transmetteurs ne fut un être ordinaire.
Ses enseignements sont précieux car, non seulement ils ont leur origine dans la dakini de sagesse Niguma, mais ils n’ont subi aucune altération qui serait due à l’intellect de personnes non réalisées, aux concepts et idées ordinaires. C’est une transmission d’être éveillé à être éveillé.
Enfin, elle est remarquable par son influence spirituelle car, même en cette époque sombre et dégénérée qui est la nôtre, elle possède encore le pouvoir d’éveiller à la pleine réalisation.
Il existe bien sûr des biographies détaillées sur la vie des différents maîtres qui composent cette lignée, mais il n’est pas possible ici d’en traiter par le menu. Je souhaitais simplement vous présenter succinctement les grandes lignes de notre tradition et quelques-unes de ses particularités. On trouve aussi une histoire développée de la transmission des huit véhicules en Inde puis au Tibet. Etudier la formation de ces courants éveillera une confiance profonde en eux et, plus fondamentalement, en la parole du Bouddha proprement dite. Cette confiance nous permettra de la mettre en application, ce qui est l’essentiel. Si vous n’avez pas la possibilité d’entreprendre cette étude, retenez au moins que les traditions shangpa et karma kagyu véhiculent le cœur de cette parole, en n’oubliant pas, toutefois, que celle-ci est également complète dans les autres filiations tibétaines. Ainsi, tout en comprenant la profondeur de la lignée à laquelle vous vous rattachez, vous devez aussi savoir que celle-ci se retrouve dans d’autres expressions. Nous devons les honorer et les respecter sans développer aucune sorte d’orgueil vis-à-vis de notre tradition et de condescendance à l’endroit des autres. Tout cela serait extrêmement négatif.
Ce que je vous dis est non seulement valable pour les huit lignées établies au Tibet, mais pour l’ensemble des différentes formes de bouddhisme dans quelque pays que ce soit. Cette attitude ouverte doit se retrouver à l’égard de toutes les religions authentiques existant dans le monde, juive, chrétienne, musulmane, hindouiste… Vous devez les reconnaître comme des expressions particulières de l’activité éveillée et ne pas vous dire : « Je suis bouddhiste » en vous considérant détenteur de l’unique vérité. Montrez-vous tolérant, la tradition bouddhique est universaliste. Mais que votre tolérance ne vous dispense pas d’être vigilant, car nous vivons une époque où, à côté des voies authentiques, se répandent des pseudo-traditions, simulacres sans rattachement véritable, de simples produits de la pensée d’êtres ordinaires. Celles-ci ne sauraient mener à l’éveil. Tout en cultivant une vision large des choses, nous devons veiller à maintenir un rattachement traditionnel sans faille.
Une autre erreur à éviter : ne papillonnez pas, ne vous dispersez pas en pensant que, puisque toutes sont bonnes, vous pouvez les suivre et les pratiquer toutes ! Le syncrétisme n’amène que la confusion, et il est important de s’engager dans la tradition avec laquelle on se sent en harmonie et qui inspire. Celle-ci une fois choisie, qu’on la mette en œuvre dans la mesure de ses moyens.
Il est particulièrement conseillé de comprendre que notre tradition n’a pas une origine humaine ; elle n’a pas été inventée par une personne ordinaire, mais est née dans l’esprit du Bouddha dont la réalisation dépasse le monde. Cette doctrine, vieille de vingt-cinq siècles, a été transmise dans son intégralité, dans la lettre et dans l’esprit et sans interruption par des êtres éveillés. De quelque façon que vous l’examiniez, elle vous apparaîtra cohérente, sans contradictions et, étant le parfait véhicule d’une influence spirituelle exceptionnelle, dotée de toutes les excellences pour vous mener à l’ultime réalisation.
Extrait de Bokar Rinpoché Dharma et vie quotidienne Enseignements du bouddhisme tibétain Ed Prajña 1990